Flying Lotus

Critique | Flying Lotus à la SAT

Malgré le frette qui frappait le monde extérieur, il faisait chaud pas qu’à peu près à la SAT ce lundi. Un écosystème conditionné par plusieurs facteurs : les corps qui se percutent comme dans toute bonne soirée sold out, de très longues heures de spectacle et la présence de Flying Lotus.

« De très longues heures de spectacle » parce que c’est quand même un peu plus de 4 heures consécutives de musique que la foule s’est fait balancer. Bien que les différentes sources ne mentionnaient que la présence de Flying Lotus et une première partie assurée par son acolyte Thundercat, on a au final eu droit à deux autres pré-premières parties.

Deux DJ sets, en fait. Le premier joué par JPS, Australien qui nous fournit en breakbeats, puis l’autre par PBDY, jeune homme visiblement possédé par le démon.

Si doués étaient-ils, par contre, et si incroyables furent la virtuosité et le suit de loup de Thundercat après eux, ç’aura eu pour effet que Fly Lo n’embarque pas sur scène avant presque 23 :00.

Et c’est sans compter qu’à la seconde où la tête d’affiche a terminé son set, une autre surprise attendait le public. Une surprise nommée Kaytranada. Donc ouais, un gros lundi soir.

Mais bon, même si l’attente est toujours un peu frustrante, surtout dans une salle bondée où la proximité fait que les cheveux de la fille en avant de toi te rentrent dans le nez à chaque inspiration, ça en valait la chandelle juste pour voir l’installation de Fly Lo.

Seul, debout sur un piédestal en plein centre de la scène, il était submergé de projections. De projections 3D, rien de moins. Pour créer l’effet de relief, on avait placé derrière lui un premier écran et un premier projecteur, puis devant lui une grande toile translucide sur laquelle on envoyait d’autres images.

Jumelé aux pièces frénétiques choisies pour la soirée (dont quand même plusieurs tirées de son plus récent opus You’re Dead) et à son masque aux yeux lumineux, ça créait un effet à la limite du sci-fi.

Mais le producteur prodige n’est pas resté statique très longtemps et s’est aventuré à quelques reprises sur le devant de la scène pour personnifier son alter ego, le rappeur Captain Murphy.

Après les quelques dernières pièces du set, Putty Boy Strut, Never Catch Me et autres, gageons que plusieurs membres de l’assistance, couverts d’une couche de sueur, le cou enflé à force de hochements de tête, les pieds piétinés, se sont remémoré les premiers mots prononcés par l’artiste en début de spectacle :

« I’m sorry to break it to you, but, you’re dead. »

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