Critique | Fujiya & Miyagi à La Vitrola de Montréal

Petit dimanche soir tranquille à La Vitrola, alors que Fujiya & Miyagi s’y produisait. Le quatuor krautrock britannique aurait mérité mieux qu’une foule aussi dégarnie, mais qu’à cela ne tienne, ils en ont donné pour leurs dix-huit piasses à la cinquantaine d’irréductibles qui s’y sont pointés.

On pourrait blâmer la fin de semaine du travail. La menace d’orage. Un dimanche soir de fin d’août, entre le retour à l’école/travail et celui du beat de sorties culturelles.

La réalité est peut-être aussi que le plus récent album de Fujiya & Miyagi, Artificial Sweeteners, ne profite pas d’une distribution adéquate au Canada. De dire que ce très bon disque – qui fait suite à l’excellent Ventriloquizzing (2011) – est passé dans le beurre depuis sa sortie en mai dernier serait un euphémisme.

Pourtant, il comporte tout ce qu’il faut de grooves enivrants, de claviers atmosphériques, de jeux de guitare ingénieux et de cette voix chuchotée de David Best, alias Miyagi, qui rappelle un peu celle de Robert « 3D » Del Naja, de Massive Attack. Il y a des tournures de phrases intrigantes pour les plus attentifs, et tout ce qu’il faut pour faire aller le popotin des auditeurs plus furtifs.

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Les fans sont visiblement peu familiers avec les titres plus récents, mais se laissent emporter néanmoins. Artificial Sweeteners débute le bal, Flaws et Acid To My Alkaline ne sont pas loin. La bonne vieille tactique d’insérer les nouvelles chansons les plus rythmées en début de spectacle, et de conclure avec les pièces plus connues.

Ça paie dès la septième, Collarbone, puis Minestrone juste avant le rappel. La Vitrola ressemble à un petit party dance de sous-sol. Une petite fête semi-privée, mais qui lève.

Les quatre Brits reviennent au rappel avec Ankle Injuries et l’incontournable Tinsel & Glitter, avec finale allongée, plus épique. Deux fans émêchés profitent alors de l’intimité de la prestation pour monter sur scène et danser avec les musiciens.

Après la prestation, l’un d’eux s’empare d’un micro et gueule de sa voix trahissant son ébriété : « In the 60’s, they had the Beatles. In the 2010’s, we have… FUJAYI AND MIYAGA !!! »

C’est Fujiya & Miyagi, bro. Mais l’intention était là…

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Grille de chansons

1. Artificial Sweeteners
2. Knickerbocker
3. Flaws
4. Uh
5. Acid To My Alkaline
6. Rayleigh Scattering (instrumentale)
7. Collarbone
8. In One Ear
9. Tetra (instrumentale)
10. Minestrone

Rappel
Ankle Injuries
Tinsel & Glitter

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