Gesaffelstein

Critique | Gesaffelstein au Métropolis

L’homme à la clope au bec est apparu une nouvelle fois ce mercredi 5 novembre 2014 au Métropolis. Gesaffelstein de son nom de scène a fracassé littéralement les murs de la salle devant un parterre de kids remonté à bloc.

Un parterre de kids remonté à bloc, mais dans un Métropolis à moitié vide (ou moitié plein, tout dépend comment vous voyez le verre). Les gradins fermés par des chaînes et dans le fond de la salle, seuls quelques aficionados buvaient une bière. Étrange phénomène pour un artiste d’une telle envergure et d’un tel charisme. Cela ne l’a pour autant pas atteint et encore moins son live.

Une prestation classieuse

Comme à son habitude, Gesaffelstein apparaît derrière son immense pupitre habillé costard noir et chemise blanche. Les cheveux ébouriffé, il porte à sa bouche une clope et allume son briquet. La foule l’acclame comme si elle n’attendait que ça : l’allumage de LA cigarette. Une sorte de marque de fabrique, qui, à vrai dire fait tout le charme de l’artiste. Commence alors son intro sombre durant trois longues minutes avant que les premières notes de Hate or Glory ne retentissent. Les faisceaux lumineux verticaux s’allument fixés sur l’homme. Mais ce dernier tourne la tête, comme gêné. Le personnage contradictoire au possible : une musique violente par un homme si classieux et réservé. Le contraste à l’état pur.

Sobriété luminaire

Un peu comme la mise en scène des luminaires. Blanc et noir. Pas de demie teinte. Des lignes droites verticales et horizontales qui s’entrecroisent et effleurent les bras des kids dans les airs. C’est bien fait, c’est épuré. Sobre, stylé. Rien d’étonnant quand on se penche un peu plus sur le personnage. Tout est rectiligne, à l’image du background rectangulaire illuminé. Toujours en monochrome. Les images projetées sont toutes en lien avec son album et ses capsules de vidéos clip. Au sein d’une cathédrale, Gesaffelstein se retrouvera devant la pochette de son propre album Aleph (circuit imprimé).

Une fin sanglante

Acte 3. Le rectangle lumineux immaculé de blanc passe au rouge en fin de soirée. Niveau au dessus en terme de BPM. Les beats s’accélèrent et la souffrance auditive ne fait que s’aggraver. Hellifornia en tête. Mélange de breakbeat et techno des années 90. Nous replongeant dans nos années rave party dans les champs avant que tout ne devienne prohibé. Même la musique ! Les oreilles saignent mais pour la bonne cause. C’est violent dans le beat. La chronologie musicale est remarquable. Un début, une fin. Digne d’une mini court métrage.

Gesaffelstein tape dans le dur. Mais on ne va pas à un show de l’artiste sans connaissance de causes. La violence auditive est agréable quand la mise en scène est de qualité. Ce live nous l’a prouvé une fois de plus. Cette techno si dure et sombre lui colle à la peau tout comme son environnement monochrome. Un must see !

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