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Critique humour | Dans le blanc des yeux de Sylvain Larocque au Théâtre St-Denis

Le vétéran de l’humour Sylvain Larocque fait un grand retour sur scène avec le spectacle Dans le blanc des yeux. En grande première au Théâtre St-Denis le 4 février, l’humoriste a offert un nouveau one-man show honnête et juste assez baveux.

Devant un décor des Studios Luz, composé de cercle lumineux, on a l’impression d’être dans un spectacle télévisé. La mise en scène donne au spectacle de Sylvain Larocque une couleur surprenante. Avec une bande sonore originale signée Dumas, l’entrée de l’humoriste sur scène rappelle un générique et le public a même droit à des transitions musicales qui mettent beaucoup d’ambiance.

En rodage depuis quelque temps, Sylvain Larocque répète quelques numéros déjà vus dans certains galas. Un touchant passage sur l’intimidation, qu’on a pu voir au 23e gala de l’humour aveugle notamment, provoque la même réaction positive. Un sujet exploité différemment, surtout parce que l’humoriste raconte comment il en a été victime. Les réponses qu’il sert aux intimidateurs de son passé sont exquises.

Avec son expérience, Sylvain Larocque connaît bien le processus créatif derrière un spectacle d’humour. Il se permet ainsi de faire un numéro avec les gags qui ont été rejetés en chemin. Même si quelques-unes font un peu jokes de mononcle, les courtes blagues punchées ont finalement leur place et sont efficaces.

 

Le pilier de l’humour

L’humoriste offre beaucoup de contenu en deuxième partie. Bien qu’il tienne à ce que le public « reparte avec un sourire niais » en présentant des vidéos de chat, il sert aussi des blagues à saveur politique et à messages sociaux assez frappants. Racisme, francophonie, immigration et gouvernement. À peu près tous les sujets de société y passent. Dans une vague d’humoristes de la relève qui, disons-le, fusent de partout, Sylvain Larocque est un pilier et est toujours aussi solide sur scène.

Le dernier numéro, dans lequel l’humoriste personnifie un Boss des bécosses du Québec, plutôt qu’un premier ministre, et récite un discours politique sur l’identité des Québécois est excellent. Avec La Charrue au ministère des Transports, Germaine au ministère de la Condition féminine ou encore Bec et Bobo au ministère de la Santé, Sylvain Larocque frappe fort en final de spectacle et nous laisse sur une belle conclusion. Il a d’ailleurs la force de commencer ses gags avec un sujet anodin comme sa bouteille d’eau Eska pour finir avec un grand message sur les ressources naturelles québécoises.

Si Sylvain Larocque raconte que sa philosophie est de se créer peu d’attentes pour éviter d’être déçu, il est à la hauteur des appréhensions que quiconque pourrait avoir vis-à-vis son nouveau one man show. Un humoriste d’expérience qui prouve qu’il a encore beaucoup à dire et un grand public à faire rire.

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