Soirées Carte Blanche (anciennement Gala Juste pour Rire)

Critique | Jean-François Mercier anime un Gala Juste Pour Rire sur l’argent

« L’argent, ça ne fait pas le bonheur. Mais c’est impossible d’être heureux sans argent ». C’est pratiquement la première phrase prononcée par Jean-François Mercier, fraîchement sorti d’une limousine venue le déposer directement sur scène, en ouverture de son gala sur la thématique de l’argent, jeudi soir à la Place des Arts. C’était le début d’une soirée convenue mais qui valait parfois son pesant d’or, surtout lors de la première moitié.

Photo par Richard Mercier.

Photo par Richard Mercier (aucun lien de parenté).

Ça ne faisait pas 10 minutes que le Gros cave était sur scène que déjà, il chialait plus que l’ensemble de la distribution du gala de la veille (qui avait pourtant pour thématique… le chialage!). C’est que d’entrée de jeu, J-F Mercier abordait, en violente montée de lait typique de son personnage, le sujet du taux d’imposition et de taxation des Québécois les plus riches et de la piètre gestion de ce « 70% de notre salaire » par le gouvernement. On aurait dit un Richard Martineau en pleine crise de stéroïdes.

Après cette cinglante (mais pas très originale) introduction, le « juif marocain » Neev est venu démontrer de quel bois il se chauffe avec un numéro sympathique sur les crosseurs, et plus particulièrement Nicolo Milioto.

Cathy Gauthier, elle, s’est aventurée dans un terrain plus controversé en abordant la saga Éric vs Lola en prenant clairement position pour le milliardaire. Ça augurait bien, mais le numéro a vite dévié vers une tranche de vie peu intéressante : l’écart entre sa classe sociale et celle de son chum. Fidèle à elle-même, Cathy Gauthier a une fois de plus caricaturé à traits ultra-gras ses modestes origines abitibiennes. Quoi de neuf.

Photo par Richard Mercier.

Martin Petit. Photo par Richard Mercier.

Toujours brillant mais un peu sur le pilote automatique, Martin Petit a livré un numéro pigeant allègrement dans son dernier spectacle. L’argent, voyez-vous, « fucke notre jugement », et Martin Petit nous en énumérait quelques exemples plutôt loufoques.

Évidemment, il fallait aussi aborder la pauvreté, alors J-F Mercier a fait appel à l’humoriste de la relève Phil Roy, le pauvre de service de la soirée. Sa voix un peu criarde peut déplaire, mais son charisme lui assure une belle carrière, celui-là. Il a le comique naturel.

Milieu de gala oblige, l’animateur est revenu à la charge avec un numéro de son cru, en compagnie de Pierre Hébert, dans le rôle (apparemment très populaire) d’un « débile » obscène nommé Renaud.  C’était cru, scabreux et pas très propre, ce que le public a semblé adorer.

Peu après, Mike Ward s’est payé la tronche de Jean-François Mercier, qui est « assez pute pour faire un quiz », en référence au Tic Tac Show, qu’il animera à V cet automne. « Quand tu passes du King de V à animer le Tic Tac Show, on voit bien qu’on n’a aucun respect pour la monarchie au Québec ».

Photo par Richard Mercier.

Photo par Richard Mercier.

Ward a poursuivi avec un numéro plus original que les autres, où il constatait ce qu’on sait déjà : tout le monde a un prix. Après avoir donné une idée du sien, il a convaincu un spectateur de lécher l’oreille de son cousin (qui l’accompagnait au gala) pour 100 piasses avant de conclure en le félicitant de l’avoir fait, mais « t’aurais dû exiger d’être payé à l’avance » et de repartir avec son billet brun.

La meilleure idée de la soirée suivait, mais son exécution a lamentablement échoué. Les Denis Drolet présentait une panoplie d’idées absurdes devant Danièle Henkel, Alexandre Taillefer, François Lambert, Gaétan Frigon et Serge Beauchemin, les fameux dragons de l’émission à succès de Radio-Canada Dans l’oeil du dragon. Des problèmes récurrents avec les micros des invités et un numéro généralement mal structuré ont coulé la bonne idée. Dommage.

Dominic Paquet a complété la liste d’invités avec un numéro cocasse, quoi que peu lié à la thématique de la soirée.

La finale a laissé pas mal tout le monde sur sa faim, alors que Jean-François Mercier a d’abord passé tous les invités et les animateurs des autres galas Juste pour rire au hachoir sous prétexte que Gilbert Rozon les payait mieux que lui, avant l’apparition du metteur en scène de la soirée, Marc Boilard, qui est venu exiger des excuses, que Mercier a servies, tout piteux. Décevante conclusion à une soirée autrement plus agréable, sans être épatante.

Photos en vrac
(par Richard Mercier)

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