Lee Fields & The Expressions

Critique | Lee Fields au Cabaret du Mile-End

Dehors, y’a la brise préautomnale. En dedans, sur la petite scène du Cabaret du Mile-End, y’a Lee Fields, clairement venu en sol montréalais pour justifier son sobriquet de « Little James Brown ».  Et effectivement, on a eu la preuve qu’il est un des seuls artistes contemporains à se mériter une comparaison avec le Godfather of Soul. 

C’est drapé d’un veston en genre de flanelle orange pétant (quoi d’autre) que Fields est entré en pièce, sous les rythmes de son band The Expressions.

En fait, sous les rythmes de The Expressions ET de Ikebe Shakedown, formation new-yorkaise qui assurait la première partie mais qui s’est aussi greffée à la bande pour l’entièreté de la prestation.

C’est peut-être grâce à cette fusion des deux groupes en fait que ça sonnait aussi grandiose. Parce que si, certes, la voix de Fields est impressionnante, elle ne peut que gagner à être enveloppée d’un ensemble de cuivres, d’un joueur de congas et d’un full band, tsé.

Mais deux-trois gémissements plus tard, tout le monde a déjà oublié qu’il y avait 8 autres musiciens sur scène. Dès la seconde où l’homme de 63 ans s’est mis à chanter, rien n’existait plus dans le Mile-End que lui, sa voix et son suit orange pétant.

Peut-être l’effet était-il décuplé par le fait que la foule était majoritairement composée de jeunes aux abords de la trentaine, par contre. Peut-être est-ce que tout paraissait meilleur parce qu’on assistait là à un genre de prestation qui ne s’offre pas souvent à notre génération.

En fait, à part Charles Bradley, rares sont les chanteurs de soul qui rejoignent la foule indie.

Et comme la comparaison avec Mr. Bradley est inévitable (lui et Fields se partagent même des musiciens), allons-y avec la déclaration qui tue: les spectacles de Charles Bradley sont meilleurs. Plus touchants, plus rigolos, le personnage est plus attachant.

Ceci étant dit, et on en a eu la preuve hier, Fields est autrement plus en contrôle de sa voix.

Et ça il le doit au fait que ses premiers hits remontent à ses albums des années 70. Le gars fait de la musique depuis 40 ans. Emma Jean, son tout nouvel album sorti il y a quelques mois, est au moins son 11e, si on ne comte pas les 45 tours et autres b-sides.

Parlant d’Emma Jean, la plupart des chansons de la soirée été tirées de ce nouvel opus, ce qui a pu déplaire aux ceusses qui s’attendaient a davantage de classiques. Parce que tant qu’à avoir 11 albums, ç’aurait été bien d’avoir un set qui en couvre plus large.

 

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