Queens of the Stone Age

Critique | Queens of the Stone Age au Centre Bell

Les gradins du Centre Bell étaient peut-être à moitié vide, mais ça n’a pas empêché Queens of the Stone Age de tout donner mercredi soir. Retour chronologique sur un spectacle percutant.

Un décompte de 59 secondes défile sur les écrans de l’immense scène, accompagné d’un éclairage verdâtre et d’un bruit de plus en plus assourdissant. Tranquillement, les cinq rockeurs se placent, au gré des applaudissements qui graduent d’intensité. Le décompte terminé, un halo de lumière découpe la silhouette de Jon Theodore, au fond, qui s’élance d’un coup de batterie franc.

Bien installé à l’avant, Josh Homme y va de sa rousseur splendide et d’un riff de guitare qu’on attendait avec impatience, celui de You Think I Ain’t Worth a Dollar, But I Feel Like a Millionaire, chanson d’ouverture du classique Songs for the Deaf, paru 12 ans plus tôt.

Photo par Pierre Bourgault.

Photo par Pierre Bourgault.

Bien échauffée, la foule a à peine le temps de reprendre son souffle qu’elle doit faire face au plus grand succès du groupe : No One Knows, joué avec une précision saisissante. «Montreal, let’s get loose», lance Homme en guise de première interaction de la soirée, à la fin de la pièce.

Le claviériste Dean Fertila s’avance alors au-devant de la scène, le temps d’une intro de maracas qui ne laisse présager rien de trop excitant. Surprise : c’est le riff frappant de My God Is The Sun, premier single de leur dernier album …Like Clockwork, que Homme entonne. Les spectateurs des gradins, qui n’étaient pas déjà debout, se lèvent furtivement.

S’ensuit la mélodie halloweenesque sur fond de rythme militaire, Burn The Witch. La foule se joint au chanteur pour livrer des «Oh-oh-oh» bien sentis. «We’re having a wonderful time», déclare Homme, probablement touché par l’accueil. «I was sick for the last three days, but I feel fuckin’ good right now !»
Sur divers tons

Après trois pièces qui groovent un peu plus – les nouvelles Smooth Sailing et I Sat By The Ocean ainsi que la classique Monsters in the Parasol –, on a droit à un moment plus intime avec Vampyre of Time and Memory, que Homme amorce seul au piano. Les briquets et les bras se font aller dans les airs.

Photo par Pierre Bourgault.

Photo par Pierre Bourgault.

L’éclairage rouge vif se fait persistant sur bon nombre de chansons, notamment sur la suivante If I Had a Tail. Le leader profite de ce moment de camouflage capillaire pour présenter ses musiciens avec un humour sympathique. «This one is Troy… He dresses like a motherfucker», clame-t-il, en présentant son guitariste. «Here’s Mike. That’s his birthday today. He’s 12 years old», dit-il en pointant son bassiste, alors que la foule entame un Happy Birthday décalé.

 

Grosse finale

L’arrivée des gros hits tant attendus se fait sentir. «This one is for the ladies», indique Homme, avant d’appuyer sur la gâchette de sa guitare stridente pour Little Sister. Quelques minutes plus tard, la blues pop rock Make It Wit Chu démarre, au grand plaisir de la foule qui tape des mains et chante timidement.

Changement de cap avec l’électrique Sick Sick Sick et sa désinvolture hard rock discordante. La longue, mais intense, épopée de Better Living Through Chemistry, tirée de Rated R (2000), et la toujours efficace Go With The Flow terminent gracieusement la parade.

Au rappel, on attend impatiemment Feel Good Hit of The Summer, The Lost Art of Keeping a Secret et, surtout, l’incroyable Song for the Dead. C’est ce qui arrive, heureusement.

«Montreal, you’re fucking incredible», lance Homme, à la toute fin, avec impulsion et sincérité.

La vague d’applaudissements qui s’en est suivi prouve, assurément, que cet amour était réciproque.

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par Pierre Bourgault

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