Snoop Dogg

Critique | Reincarnated, un film sur Snoop Lion

Reincarnated expose la métamorphose de Snoop Dogg en Snoop Lion. Loin des projecteurs et du « m’as-tu vu », le documentaire était diffusé au Centre PHI vendredi soir (et à nouveau samedi et dimanche soirs) dans une atmosphère en toute intimité et en toute discrétion. Un documentaire sur mesure, aussi bien pour les admirateurs de Snoop que pour ses détracteurs.

Comme le titre l’indique, Reincarnated dévoile la réincarnation du rappeur de la côte ouest en rappeur rastafari. Ce changement de spiritualité, de religion, de style de musique pourrait sembler abrupt et décalé. Et c’est bien là l’objectif de ce documentaire : montrer en toute simplicité que cette métamorphose n’est ni un coup de tête, ni un produit marketing.

Le documentaire prend place entre la Jamaïque et Long Beach (en Californie), en revenant sur la vie de Snoop Dogg depuis ses débuts au côté de Nate Dogg, Tupac Shakur et Dr. Dre jusqu’à son ancrage dans la communauté rastafari.

 

100 % transparence

Lors de ce long métrage, Snoop expose ses erreurs en toute humilité. De son désir d’être riche à tous les prix, entre son passé de dealer à ses enregistrements à Death Row Records, jusqu’à sa période « PIMP ». Rien n’est caché. Rien n’est embelli. Le rappeur assume ses choix passés pour mieux se détacher d’eux.

 

Une tribune pour la culture Rastafari

Au-delà de la vie de Snoop Dogg/Lion, le reportage permet de mieux comprendre l’histoire et l’expérience des Rastafari.

C’est ainsi que le rappeur de Californie rencontre entre autre les habitants de Tivoli, une communauté qui vit dans la misère depuis l’arrestation du dealer Christopher Dudus Coke jusqu’à l’enregistrement d’un des titres de son nouvel album avec le fameux chanteur reggae Bunny.

Le documentaire se termine d’ailleurs sur la cérémonie rastafari qui permet d’officialiser la métamorphose de Snoop Dogg en Snoop Lion, qui se fera dès lors appeler « Berhane » (lumière) par les nouveaux membres de sa communauté.

 

Un voyage spirituel, mais aussi musical

Sans oublier que Snoop Lion est venu en Jamaïque au côté de son acolyte, Diplo, afin d’enregistrer son nouvel album. Album qui aura d’ailleurs été enregistré en seulement dix jours et sera disponible le 23 avril prochain.

Le documentaire permet de découvrir la plupart des chansons de l’album telles que Here Comes the King, Lighters Up, etc. Mention spéciale à son titre No Guns Allowed, enregistré avec sa fille Cori B. et qui reprend la mélodie de Beirut avec son morceau Nantes.

Pour les puristes du hip-hop de Snoop Doog, il n’y a pas d’inquiétude à avoir. L’album revêt des allures reggae, plutôt légères, en sachant que Diplo n’est pas le plus rastafari des producteurs qui puissent. Il faudra peut-être attendre le prochain album pour que les sonorités soient profondément reggae.

 

Un documentaire à voir

Ce long métrage réalisé par VICE rappelle celui qui s’intitulait Beat, Rhymes and Life et qui retraçait la carrière et la séparation du groupe de hip hop new-yorkais, A Tribe Called Quest.

Bien loin de la mise en scène des films tels que 8 Miles ou Notorious B.I.G., le documentaire illustre les périples de Snoop Lion qui raconte en toute humilité sa vie.

Les plans sont simples, les dialogues sont souvent drôles, parfois profonds. Il n’y a rien de calculé. La caméra suit le rappeur comme une seconde peau, sans jamais s’imposer, ni le caricaturer. C’est ainsi que le documentaire dévoile un Snoop Lion qui se dirige dans la voie de la sagesse, même si pour lui, « sagesse » est souvent synonyme de « blunt » !

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