Scott Weiland

Critique | Scott Weiland & The Wildabouts déçoivent au Théâtre Corona

L’ex-leader de Stone Temple Pilots, Scott Weiland, était en ville jeudi soir. Enfin, il était à moitié là…

L’excentrique chanteur venait nous visiter dans le cadre d’une tournée avec son nouveau groupe, The Wildabouts, à quelques mois du lancement d’un troisième album solo, dont le titre sera apparemment Blaster. On vise novembre et le travail en studio serait à moitié achevé.

Photo par Pierre Bourgault.

Photo par Pierre Bourgault.

Il fallait donc s’attendre à quelques nouvelles chansons. La bande en a offert deux : The Way She Moves, qui rocke mou, et Beach Pop, un emprunt à l’esthétique rock-yéyé des années 1960… qui rocke mou. Rien de très excitant.

Heureusement, la majorité des chansons provenaient du répertoire de Velvet Revolver, supergroupe quelconque que Weiland avait formé avec trois gars de Guns’N’Roses en 2002, et bien entendu, des hits de Stone Temple Pilots. Ça, et une reprise plutôt correcte de The Jean Genie, de l’idole Bowie.

Mais revenons-en à ce qui intéressait tout le monde, jeudi soir : les chansons de STP. Parce que soyons francs, il est beaucoup plus intrigant d’entendre Scott Weiland chanter ces titres en compagnie de nouveaux musiciens que d’entendre les anciens musiciens de STP les jouer avec un nouveau chanteur. Surtout quand c’est Chester Bennington, mais ça c’est une autre histoire.

 

Voix chancelante

L’ennui, c’est que Scott Weiland est une bête de scène vieillissante – 46 ans, mais il en fait dix de plus – et un adepte réputé des bons vices du rock’n’roll. Si bien que d’une fois à l’autre, on ne sait jamais trop dans quel état on va le retrouver sur scène. Et jeudi soir, ce n’était pas nécessairement très joli…

Constat numéro un :  il marmonne comme un mort-vivant lorsqu’il présente les chansons. Comme s’il s’en foutait royalement. Puis la musique est lancée, et il se dandine comme il sait si bien le faire… En fait, pas exactement aussi bien qu’il sait le faire. On l’avait vu en bien meilleure forme lors de la dernière tournée des Pilots en 2008.

À un moment, parmi ses balbutiement, on a cru comprendre qu’il blâmait une cheville foulée pour justifier ses danses moins habiles. Rien à voir avec les substances consommées en coulisse, bien sur…

Photo par Pierre Bourgault.

Photo par Pierre Bourgault.

Encore là, passe toujours, mais son chant – d’une voix plus nasillarde que jamais – déviait constamment de la portée dès qu’il devait élever le ton. Donc à pratiquement tous les refrains. Tumble in the Rough en a souffert, Big Bang Baby aussi, et encore plus la ballade Big Empty. Il faut dire que ses musiciens n’ont pas le mordant pour l’appuyer convenablement non plus. Le tempo entraînant de Vasoline était inutilement ralenti, et la « relecture » de Dead & Bloated lui soutirait toute sa force. On se demande bien ce qu’ils ont de « wild », ces Wildabouts.

Les réussites de la soirée : la très Alice-In-Chainseque Slither (de Velvet Revolver) et Unglued, seule chanson au rappel. Au final, ça nous donne à peine plus d’une heure de rock pas très convaincant, pour quarante-quelques dollars dans un Corona à moitié vide.

Il restait encore bien des bonnes chansons de STP à explorer, des brûlots qui auraient pu mettre de la viande autour de l’os. En revanche, on comprend pourquoi Scott Weiland a exclu la ballade à succès Creep de son répertoire. C’est qu’il aurait été obligé de chanter cette phrase d’une douloureuse vérité : « I’m half the man I used to be »…

Photos en vrac
par Pierre Bourgault

Grille de chansons

Crackerman (STP)
Tumble in the rough (STP)
Do it for the kids (Velvet Revolver)
Way she moves (nouvelle)
Jean genie (reprise de David Bowie)
Big bang baby (STP)
Sucker blues (Velvet Revolver)
Big empty (STP)
Slither (Velvet Revolver)
Vasoline (STP)
Beach pop (nouvelle)
Dead & Bloated (STP)

Rappel
Unglued (STP)

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