Cirque du Soleil - Amaluna

Critique spectacle: Amaluna du Cirque du Soleil au Vieux-Port de Montréal

Photo par Guillaume Bibeau-Laviolette

25 avril 2012 – Quai du Vieux-Port (Montréal)

La nouvelle production du Cirque du Soleil, Amaluna, tenait hier soir sa grande première médiatique et Sors-tu.ca y était. Ce nouveau spectacle qui met en lumière un monde régit par les astres, les cycles de la lune, les déesses et la féminité n’est pas la plus impressionnante production du Cirque et n’aura pas été exécutée de manière parfaite, mais il s’en dégage tout de même une certaine prestance et beauté qui transpirent sur scène. 

Il s’agit de la toute première production du Cirque comptant parmi ses acrobates, danseurs et musiciens plus de femmes que d’hommes. Il n’y a pas à dire, lorsque le Cirque du Soleil se donne un mandat et un thème, il l’exploite à son maximum et à sa pleine capacité. L’orchestre est d’ailleurs composé uniquement et entièrement de musiciennes, au look très rock, presque punk, qui contraste avec la légèreté et la naïveté du propos, tout comme la musique d’ailleurs, signée Bob&Bill.

Photo par Guillaume Bibeau-Laviolette

Celle-ci est beaucoup plus rock et moins léchée que ce à quoi le Cirque nous a habitué. On s’éloigne beaucoup du registre habituel de la musique du monde pour faire place aux guitares électriques, aux percussions et à la batterie. Les guitaristes sont souvent mises de l’avant, telles de réelles « rockstar » avec leur longue veste de velour violet.

Les jeux de séduction sont constamment présents, du début à la fin du spectacle, autant dans la gestuelle et le jeu des danseurs et acrobates que dans les décors et les costumes. Le paon, ce grand oiseau à la queue panachée qui parade pour séduire, est d’ailleurs un élément récurent – et surtout approprié – dans les costumes et accessoires des personnages.

Photo par Guillaume Bibeau-Laviolette

Parmi les numéros marquants, on note le merveilleux travail d’adresse et d’équilibre avec les nervures de bois, exécuté avec beaucoup de concentration, qui a tenu le chapiteau en haleine durant une bonne dizaine de minutes et qui a valu une ovation debout à son auteure.

On pense également au numéro de la planche sautoir, et à celui des barres asymétriques qui ont mis de l’action et du pep dans le spectacle qui prenait parfois des airs protocolaires.

L’homme-lézard a aussi impressionné avec sa jonglerie enflammée, mais aussi avec sa présence scénique hors du commun tout au long de la soirée.

Quelques ratés sont survenus au cours de la soirée, notamment au début pour les numéros de monocycles et de jeux icariens (qui consistent à faire tournoyer des cordes auxquelles sont rattachées des lanternes), ainsi que plus tard, sur le fil de fer, mais les artistes ont tout de même réussi à tirer leur épingle du jeu.

Photo par Guillaume Bibeau-Laviolette

Les clowns, bien que divertissants, manquaient un peu de profondeur dans leurs propos. L’humour ne tient pas qu’aux blagues grivoises de premier degré et on avait parfois l’impression qu’on ne cherchait qu’à passer le temps entre les numéros. Les personnages, un vieux pirate maladroit et une clown excentrique, étaient toutefois sympathiques.

En somme, Amaluna n’est pas la production la plus parfaite et grandiose du Cirque du Soleil et ne révolutionnera pas son univers, mais consiste tout de même en une bonne production et un bon spectacle qui mérite d’être vu.

 

Photos en vrac
par Guillaume Bibeau-Laviolette
(Art Focus):

Vos commentaires