Clotaire Rapaille: L'opéra rock

Critique spectacle: Clotaire Rapaille, l’Opéra Rock au Zoofest (Montréal)

Mardi 19 juillet 2011 – Underworld (Zoofest, Montréal)

Il fallait s’y attendre: l’aventure burlesque de Clotaire Rapaille à Québec avait tout ce qu’il fallait pour inspirer les oeuvres de fiction les plus farfelues. Certains s’attendaient peut-être à un film loufoque ou une télésérie absurde… Mais un opéra rock?

C’est pourtant ce qu’ont mis sur pied Guillaume Tremblay (Les Gerry’s) et Olivier Morin (Tranches de vie, Tout sur moi, le duo Otarie), qui ont coécrit Clotaire Rapaille: L’opéra rock présenté du 18 au 20 juillet 2011 dans le cadre du Zoofest. Le spectacle éclaté avait fait l’objet d’une lecture publique lors du festival Jamais Lu ce printemps, et d’une première québécoise lors du Off Festival de Québec.

* Mise à jour (24 juillet): Clotaire Rapaille: L’opéra rock sera présenté de nouveau le 12 août 2011 à la Sala Rossa

Photo par Marc-André Mongrain

Le psychanalyste que l’on a payé 300 000$ afin de trouver le « code » de la Ville de Québec en 2010 n’est qu’un prétexte ici pour raconter une histoire abracadabrante située dans un Québec devenu pays, en l’an 2045. Les Provinces de ce nouvel État (Victoriaville, Drummondville, Trois-Rivières, Saguenay, Granby, Montréal, Québec) peinent à se démarquer, à trouver de grandes idées rassembleuses afin de rayonner à l’étranger et inspirer la fierté à ses habitants.

En grand messie, Clotaire Rapaille effectue son retour au Québec afin de remuer les idées des habitants de ces diverses contrées et convainc Victo’ de se renommer Victoriavillopolis et de miser sur des voitures volantes, rebaptise Drummond’ Hong Kong et les entraîne à devenir le Klondike de la poutine.

Pendant ce temps, la ville de Québec, l’oubliée, ronge son frein et la colère monte chez les adeptes de la radio poubelle. La ville brûle et certains extrémistes réclament vengeance…

Clotaire Rapaille Superstar, version lo-fi

Récit assez éclaté merci, Clotaire Rapaille: L’opéra rock baigne dans un esprit bon enfant où l’imaginaire règne et compense amplement pour un manque de budget non-déguisé.

Photo par Marc-André Mongrain

La troupe de 7 comédiens/chanteurs se débrouille très bien. Guillaume Tremblay incarne à merveille un Clotaire suave, vaguement sexy et très juste, alors que Olivier Morin brille de tout son feu dans la peau d’une variété de personnages (dont une incarnation surréelle de Gilles Vigneault!). Mais c’est réellement la dynamique entre les 7 artistes sur scène qui donne le souffle à ce feu roulant de gags absurdes et de mises en situation complètement déjantées.

Les références bibliques abondent, mais pas autant que les nombreux renvois à la culture québécoise.

C’est à Navet Confit que l’on a confié la musique, un ensemble éclectique de petits morceaux rock, électro ou carrément métal, avec une sensibilité lo-fi digne de son compositeur. 4 musiciens se trouvent sur scène derrière les comédiens afin d’appuyer leurs chants.

À voir, pour une dernière fois ce soir dans le cadre du Zoofest (au Underworld, coin Ste-Catherine et Ste-Elizabeth) mais parions que le concept sera récupéré d’ici peu afin d’être présenté à nouveau.

Cote: 4/5

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