Show du Cadenas

Critique spectacle: Karkwa, les Zapartistes, Bernard Adamus, Gilles Vigneault et Damien Robitaille au Show du Cadenas 2

Lundi 24 janvier 2011 – Métropolis (Montréal)

L’ambiance était à la fête, bien que teintée d’amertume, lundi soir au Métropolis, et pour cause : on y « célébrait » le deuxième anniversaire du lock-out des employés du Journal de Montréal, dans un spectacle intitulé Le Show du Cadenas 2.

Armés de courage, et au risque de s’attirer l’ire de l’empire Québécor, quelques artistes téméraires se sont ralliés à la cause et ont offert des prestations très diversifiées et enjouées pour un public composé à la fois de lock-outés, de politiciens, et de citoyens ordinaires.

Le groupe d’humoristes Les Zapartistes assurait l’animation de la soirée.

Après un bref sketch, le franco-ontarien Damien Robitaille est monté sur scène avec la bonhommie qu’on lui connaît. Flirtant avec la foule par le biais de son regard charmeur, le chanteur a conquis tout le monde avec des titres tels que Mot de passe, On est nés nus et Plein d’amour. Une courte performance fort agréable.

Bourbon Gauthier est venu par la suite interpréter une composition cinglante en « hommage » au président de Québécor, Pierre Karl Péladeau, une chanson qui n’a pas rallié la foule comme l’espérait probablement son auteur. Par contre, l’imitation qu’a fait Christian Vanasse (des Zapartistes) de « PKP » fut des plus réussies, et a provoqué de nombreuses réactions.

Témoignage de Gilles Vigneault

Le vétéran Gilles Vigneault est venu parler de sa première confrontation à un lock-out et des conseils qu’il a reçus à ce propos par Michel Chartrand. Il a ensuite offert au public deux de ses plus grandes chansons, Mon Pays et Les Gens de mon pays. L’interprète de 82 ans, très en voix,
a eu droit aux plus vifs applaudissements de la soirée.

Tout au long du spectacle, divers intervenants se sont adressés au public, tels que Claudette Carbonneau de la CSN, Amir Khadir du parti Québec Solidaire (dont le discours fut le plus intéressant), Raynald Leblanc (président du STIJM), ainsi que le journaliste du Devoir, Gil Courtemanche, qui a eu quelques déboires avec le président de Québécor.

Dans une imitation de Loco Locass, les Zapartistes ont entonné leur version de Libérez-nous des Libéraux, rebaptisée Libérez-nous de Péladeau , amusante mais sans plus.

Ce fut le tour ensuite de Bernard Adamus de prendre place sur scène. Ses compositions Rue Ontario et Brun (La Couleur de l’Amour) – cette dernière fut introduite en disant : « On va
maintenant vous chanter une p’tite toune de Maxime Landry… » – ont été reprises par l’auditoire
avec vigueur et, pendant quelques instants, le Métropolis a pris des airs d’immense taverne.
Un beau moment.

Le groupe Karkwa est finalement venu jouer quelques-unes de ses plus récentes pièces (L’Acouphène, Le Bon Sens, etc.). Louis-Jean Cormier s’est adressé à la foule, en demandant si tout le monde s’amusait, « parce que sur Canoe, ils disent que c’est pas y’able… ».

Avec leur rock qui oscille entre le planant et l’endiablé, Karkwa ont mis fin au spectacle de façon
magnifique.

Suivit un dernier numéro des Zapartistes: leur version d’un succès de Twisted Sisters (Nous ne le
prendrons plus
), à laquelle le public a réagi timidement.

Du point de vue musical, le spectacle fut un franc succès. Cependant, l’ensemble souffrait d’un manque de cohésion au niveau du ton; les sketches cinglants côtoyant avec les discours prônant le respect de tous les partis impliqués dans le conflit, conférant au spectacle un aspect inégal qui portait à confusion.

Ceci dit, la cause est importante, et la réponse du public fut grande. Espérons maintenant ne pas avoir à assister à une troisième édition de ce spectacle l’an prochain.

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