Les 39 marches

Critique spectacle: Les 39 marches à l’Étoile de Brossard

5 juillet 2012 – Étoile Banque Nationale (Montréal)

C’est jeudi soir qu’avait lieu la première médiatique de la comédie Les 39 marches mettant en vedette Joel Legendre, Diane Lavallée, Patrice Coquereau et Martin Drainville, à l’Étoile Banque Nationale de Brossard. Cette pièce, décrite comme un pastiche policier, est une comédie légère et rafraîchissante qui survient à point pour la saison estivale.

Inspirée de l’adaptation cinématographique d’Alfred Hitchcock du roman original de John Buchan, The 39 Steps, cette parodie, qui a connu un véritable succès sur Broadway et à Londres, raconte les périples de Richard Hanney, un « gentleman » dont la vie manque un peu de piquant, qui est accusé du meurtre d’une femme mystérieuse, survenu dans son appartement. Afin de prouver son innoncence, il partira sur les traces du véritable coupable et y fera la rencontre de nombreux personnages, bizarres et loufoques.

Le point fort de la pièce est sans contredit la performance des quatre acteurs, tous aussi drôles et convaincants les uns que les autres. Coup de coeur tout de même particulier au duo Drainville-Coquereau, qui tout au long de la pièce forme des tandems hilarants, que ce soit un animateur de spectacle de variétés présentant un Monsieur Mémoire singulier, ou un couple louche administrant un motel dans une contrée éloignée. Bien que Legendre et Lavallée soient également excellents dans leurs rôles respectifs, c’est réellement le duo comique qui confère à la pièce tout son humour et son côté dérisoire.

La plus belle idée scénique revient au chapitre où Hannay est en fuite. Ses péripéties et les obstacles qu’il rencontre sont alors représentés par des ombres chinoises sur une immense toile. On assiste alors à plusieurs clins d’oeil brillants, passant par The Birds, une autre oeuvre bien connue d’Hitchcock, qui se transforme en logo d’une chaîne de restauration rapide fort connue, passant par des pas de danse à la Michael Jackson avant de passer en revue d’autres grands succès du cinéma comme Jaws, King Kong, et E.T. Un superbe flash, qui suscite d’ailleurs son lot de réactions dans la salle.

L’adaptation québécoise s’applique d’autant plus à refléter l’actualité locale, notamment avec un pastiche des discours de notre premier ministre, Jean Charest, faisant allusion à la situation sociale actuelle et au plan Nord, notamment.

Le jeu et l’humour de la pièce est parfois si gros qu’on a l’impression de se trouver devant un théâtre de marionnettes. La mise en scène joue beaucoup avec le spectateur, l’impliquant à maintes reprises. Les 39 marches est en somme une sorte de théâtre d’été, un vaudeville, mais de qualité, qui ne s’embrouille pas dans l’éternel sujet des relations conjugales. Un bon divertissement, amusant, sans révolutionner le genre pour autant.

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