Cirque Éloize

Critique spectacle: Rain du Cirque Eloize à Montréal

7 décembre 2011 – Monument-National | Salle Ludger-Duvernay (Montréal)

Le spectacle Rain, création du Cirque Éloize qui tourne depuis 2004, est de retour à Montréal et la première avait lieu hier soir, à la Salle Ludger-Duvernay du Monument-National. Le collectif a livré un spectacle très humain et haut en émotion qui prouve bien que l’artifice n’est pas une nécessité absolue dans le monde du cirque…

Rain nous transporte dans l’univers d’une troupe de cirque en répétition, où se côtoient des acrobates maladroits et loufoques, remplis d’espoir et de naïveté. Les numéros s’enchaînent de belle manière, avec les intermèdes de clowns extrêmement bien intégrés au spectacle.

La force de la troupe du Cirque Éloize est probablement la multidisciplinarité des acrobates, qui participent à plusieurs numéros en plus de jouer quelques instruments à l’occasion et de chanter, pour certains.

 

De belles métaphores visuelles

Certains numéros créent des images magnifiques et pleines de sens, comme le numéro de rubans aériens, où les jeux de lumières interagissent avec le mouvement des tissus pour créer une illusion de vol d’oiseaux. D’autres sont très impressionnants, notamment le numéro des deux hommes forts, qui réussissent des figures hors du commun d’une finesse surprenante.

La dualité semble récurrente dans le spectacle, où plusieurs disciplines sont exploités à deux, notamment la Roue Cyr et le trapèze aérien.

La musique, grande narratrice de l’histoire, arrive toujours à point. L’accordéon amène une ambiance plus rythmée, burlesque et ludique, alors que le piano ou les violons chargent l’atmosphère de profondes émotions et de magnifique poésie. La présence du piano et du pianiste sur scène teinte le tout d’une atmosphère amicale.

On retrouve également beaucoup de clins d’oeil à la danse, surtout les ballets classique et jazz, qui nous donnent parfois l’impression d’assister à un cabaret français. Pensons surtout au numéro de la banquine où tous participent à une petite chorégraphie amusante.

Misant sur l’émotion et la simplicité, le Cirque Éloize réussit à toucher avec Rain. Au tableau final, la pluie ne cesse de tomber sur les personnages qui s’amusent comme des enfants en jouant au ballon, alors que l’une d’entre eux est en retrait, seule, envahie par un mélange de tristesse et de mélancolie que la musique traduit par une intensité culminante à en donner des frissons.

À voir pour une expérience à dimension humaine, riche en émotions et en métaphores visuelles.


Rain est en représentation jusqu’au 30 décembre 2011 au Monument-National de Montréal.

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