The Ethnic Show

Critique: The Ethnic Show au Club Soda pour Just For Laughs

Dimanche 22 juillet – Club Soda (Montréal)

The Ethnic Show revient pour une année encore à la programmation de Just For Laughs. Après un Couscous Comedy Show aux saveurs multiculturelles, comment les anglophones s’en sortent-ils, eux, avec l’humour ethnique ?

Montréal fait partie de ces villes qui évoluent autour de la notion du multiculturalisme, ce que Maz Jobrani, Iranien d’origine et présentateur du spectacle, a su exploiter entièrement.

Maz Jobrani, à l’animation du Ethnic Show. Photo par Pierre Bourgault.

Il commence le show en sondant le public au sujet de leurs origines tout en racontant ses anecdotes. Aucune origine n’y échappe, tout le monde se fait doucement chambrer. Un vrai stand-up qui a pour effet de mettre la salle du Club Soda – pleine à craquer pour l’occasion – dans un état d’euphorie générale.

 

Tour du monde en humour

Maz Jobrani était évidemment là pour présenter les cinq humoristes de la soirée. Les horizons étaient divers et les rapports à l’ethnicité étaient multiples. Certains ont réellement collé au thème, tels que Ron Josol, Philippin d’origine qui vit au Canada, ou Melissa Villasenor, Mexicaine d’origine.

Orny Adams. Photo par Pierre Bourgault.

Les autres humoristes ont décidé d’aborder d’autres sujets tels que les différences entres hommes et femmes avec l’Italien d’origine, Frank Spadone, ou les manifestations étudiantes nues ainsi que la phobie envers les germes et le gluten avec le juif de la soirée, Orly Adams. Pour finir, les itinérants autour du Club Soda et l’image des Africains vue par les Occidentaux avec le Nigérien d’origine qui a grandi aux États-Unis, Godfrey.

Chaque humoriste a su conquérir le public qui n’a pas arrêté de s’esclaffer. Que ce soit le récit d’une seule et même anecdote, ou que ce soit du coq à l’âne, chaque humoriste enchaînait bien et a su être drôle à sa manière.

Mention spéciale à Melissa Villasenor, rare humoriste féminine et finaliste 2011 de l’émission America’s Got Talent. Ses anecdotes étaient percutantes et ses imitations de voix étaient plus qu’hilarantes et impressionnantes. Elle rigole elle-même à propos de sa voix de Mickey Mouse alors qu’elle enchaîne en une seconde sur la grosse voix lourde de Christina Aguilera. Ron Josol et Godfrey ont su s’imposer aussi de manière différente.

Melissa Villasenor. Photo par Pierre Bourgault.

En somme, ce fut un succès pour le Club Soda qui a fait salle comble et pour The Ethnic Show qui a réussi à soulever une salle entière. Il n’y a pas eu un moment sans rire ou sans applaudissement. C’est comme si les humoristes anglophones étaient plus présents et plus bruyants sur scène, ils ont ce quelque chose qui fait qu’ils s’imposent plus.

En outre, le public anglophone semble être beaucoup plus réceptif et plus démonstratif. Le sens du « comedy show » prend réellement forme.

Néanmoins, cette caractéristique anglophone ne séduit pas de tous les bords. Entre la décoration considérable en arrière-plan et le gros son mainstream du DJ, le Club Soda ressemblait plus au plateau d’un show de TV américain que d’une salle aux abords chaleureux. Les prestations, aussi drôles qu’elles étaient, avaient aussi ce côté politiquement correct et aseptisé, comme s’il ne fallait pas faire de débordement non plus. Après tout, l’humour est une question de culture, aussi.

 Photos en vrac
(par Pierre Bourgault)

 

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