Comment je suis devenue touriste

Critique théâtre: Comment je suis devenue touriste à la Petite Licorne

Comment qualifier une pièce de théâtre qui se situe juste à la fin de l’été, mais également au début de la rentrée? Quand il s’agit, de surcroît, d’une pièce comique, on se dit : Tiens! Du théâtre d’été tardif! Et bien quand on parle de la pièce Comment je suis devenue touriste produite par Les Biches Pensives et présentée à La Petite Licorne, on a droit à un beau mélange de genre, qui nous amène dans la légèreté du théâtre d’été, mais qui pousse également plus loin dans la mise en scène et la réflexion.

Le tableau est simple : Alexandra, jeune trentenaire, assume cette vie un peu blasée partagée entre sa fin de maîtrise en ethnologie et son emploi à temps partiel Au Petit Coin Breton au cœur du Vieux-Québec. Son passé viendra tout à coup frapper à sa porte lorsqu’on y déposera un colis.

La Alexandra d’il y a un an apparaît alors, un peu à la manière du célèbre « fantôme de Noël ». Cette fille, que la Alexandra du présent ne reconnaît plus, semble tenir le monde au bout des doigts. Voulant se forcer à ouvrir le fameux colis, les deux versions de la jeune femme nous replongerons à l’époque d’il y a un an, dans un périple qui a mené Alexandra a parcourir la Floride à pied, militant contre la consommation et les touristes ignorant tout de la vraie manière de voir le monde.

Les comédiennes et co-fondatrices des Biches Pensives, Annie Darisse et Dominique Leclerc, avec le texte de Jean-Philippe Lehoux, dressent un portait de la génération Y, pris entre la quête éternelle du bonheur mélangée à l’envie de conquérir le monde.

Avec une mise en scène simple, mais franchement efficace de Michel-Maxime Legault, le public est plongé dans cette histoire drôle, comique, loufoque, entrechoquée de mille et un sketches parfaitement imagés. Les deux filles sont dynamiques, s’échangent les rôles et les personnages, nous font voyager à travers les États-Unis, mais également dans leur tête.

Comment je suis devenue touriste, c’est une pièce qui pourra faire sourire tout le monde, mais qui touchera particulièrement cette génération Y dont on tente de tracer une partie du portrait. Tant dans le ton que dans les références et le jeu, cette histoire légère fait office de miroir, sans porter de jugement ou prétendre mener vers une grande réflexion.

La fin un peu « cul-cul » fera sourire, et rappellera aux spectateurs que l’été n’est heureusement pas tout à fait fini! Présentée jusqu’au 7 septembre 2012 à La Petite Licorne.

Vos commentaires