Critique théâtre | Dévadé de Réjean Ducharme à Québec

Dévadé, c’est un cercle vicieux. Une danse macabre où la pulsion de mort et la dépendance emportent les protagonistes, tous à leur manière, dans une chute libre qui les mènera à leur perte. La pièce sera présentée sera sur les planches du Théâtre De La Bordée, à Québec, du 17 septembre au 12 octobre 2013.

Bottom, éternel adolescent dans la jeune trentaine, est l’homme à tout faire de sa patronne confinée dans sa chaise roulante. Elle est à la fois une figure maternelle et moralisatrice. Juba, jeune femme manipulatrice qui utilise le pauvre Bottom pour ses moindres caprices, est amoureuse de Bruno. Celui-ci tente par tous les moyens d’atteindre sa quête de l’enfer absolu dans la perdition.

Le sexe est le fil conducteur entre tous les personnages. La patronne fantasme sur Bottom qui lui veut Juba mais finit dans les bras de Nicole, la voisine toxicomane qui lui donnera bien plus que le grand frisson. Bruno pour sa part délaisse Juba après avoir rencontré la femme parfaite.  »Sa gracieuse, sa gratuite, sa graciante » comme il la définit. Une junky qui le mènera vers les chaleurs de cet enfer qu’il chérit tant.

La mise en scène est simple et laisse toute la place au jeu des acteurs. Un bain sur pattes et une chaise comme décor. Tout au long de la pièce, le ciel pleure de la neige sur ces pauvres diables créant une atmosphère qui semble figer le temps. Les comédiens en arrière-plan se cachent dans l’obscurité, tels des observateurs silencieux.

Les textes de Réjean Ducharme sont soigneusement mis en valeur par l’adaptation de Marianne Marceau (Nicole), qui mélange à la fois patois sympathiques et sombre poésie.

À voir absolument.


 

Texte : Réjean Ducharme
Adaptation : Marianne Marceau
Mise en scène : Frédéric Dubois

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