Critique théâtre | Futur intérieur aux Écuries

Créé le 23 novembre dans le cadre du festival Les Coups de Théâtre, le disjoncté Futur intérieur prend d’assaut les conventions théâtrales et embue, par son joli chaos, l’esprit du public. Ce spectacle, une coproduction du Théâtre de la pire espèce, du Bob théâtre et du Théâtre des marionnettes de Genève, est un assemblage de tableaux faussement philosophiques et tout à fait alternatifs, qui en fait voir de toutes les couleurs.

Photo de courtoisie, par Mathieu Doyon.

Photo de courtoisie, par Mathieu Doyon.

Cette performance complètement unique en son genre sur la scène professionnelle prend place dans un décor bric-à-brac de station spatiale à petit budget.

Futur intérieur, c’est trois hommes-garçons-robots perdus dans l’espace, qui doivent accomplir des missions farfelues à l’aide d’outils qui semblent avoir été créés par un inventeur fou, âgé de huit ans. Complètement déconnectés, les Robert n’éprouvent pas beaucoup d’émotions et semblent vides à l’intérieur: sont-ils à l’image des humains du futur?

Il s’agit d’un beau défi pour les spectateurs que d’assister à et de tenter de comprendre cette œuvre loufoque d’Olivier Ducas, Mathieu Gosselin et Francis Monty, puisqu’on est très peu guidé à travers ce parcours inusité. En effet, on ne nous donne que peu de repères : les personnages principaux portent tous trois le même nom, il n’y a pas vraiment de trame narrative et les discussions sont absurdes. On ne comprend donc généralement pas ce qui se passe, mais cette absurdité nous fait rire. Impossible d’entendre et de voir les incohérences acharnées de ces trois personnages au sérieux inaltérable sans glousser.

Photo de courtoisie, par Mathieu Doyon.

Photo de courtoisie, par Mathieu Doyon.

On est habitué, au théâtre, d’entendre des dialogues mûrement réfléchis et peu probables, de se faire raconter une histoire au propos clair, de voir des décors soigneusement pensés et peaufinés et un jeu d’acteur travaillé et juste. Futur intérieur semble avoir pour mission de brasser ces habitudes, en montrant tout le contraire. Ici, tout est loin à côté de la plaque et complètement bizarre.

On se perd d’ailleurs inévitablement à travers les tableaux sans chronologie conséquente et qui semblent ne jamais aboutir à quoi que ce soit.

Malgré que la représentation soit très longue pour ne pas dire grand-chose, elle vaut le détour pour qui souhaite voir quelque chose qui sort de l’ordinaire. Sortie familiale intéressante, la science-fiction poétique Futur intérieur est à l’affiche jusqu’au 13 décembre Aux Écuries.

Photo de courtoisie, par Mathieu Doyon.

Photo de courtoisie, par Mathieu Doyon.

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