Critique théâtre | Une heure de tranquillité au Théâtre Duceppe

Pour clore l’année 2015, le Théâtre Duceppe présente la mouture québécoise d’Une heure de tranquillité du dramaturge français Florian Zeller. Présenté originalement en 2013, en France, avec Fabrice Luchini dans le rôle du personnage principal, puis adapté l’année suivante au cinéma avec Christian Clavier en tête d’affiche, les attentes étaient grandes !

Michel, passionné de jazz, a enfin trouvé, après de nombreuses années de recherche, un album mythique de son musicien préféré. Fou de joie, il accourt chez lui avec la ferme intention de l’écouter tranquillement. Mais la vie en aura décidé autrement, son entourage semble s’être donné le mot pour l’empêcher de profiter de ce moment tant attendu. Sa femme choisira ce moment pour lui faire une révélation inattendue, son fils débarque pour la journée, sa maîtresse veut tout révéler à sa femme, l’entrepreneur fait plus de dégât qu’autre chose, son voisin et son meilleur ami se joignent eux aussi à la partie. Michel prêt à tout pour avoir son heure de tranquillité s’enfonce dans les mensonges et la manipulation. À travers tout ce brouhaha s’ensuivra une série de quiproquos en tout genre.

Et voilà à quoi ressemble Une heure de tranquillité… un joyeux brouhaha qui nous fait parfois rire et souvent rigoler, sans plus. Dans un chic salon montréalais — un décor franchement bien réussi de Normand Blais —, les personnages déambulent avec rythme, ne laissant aucun temps mort à la pièce ni aucun répit à ce pauvre Michel. Bien que la mise en scène de Monique Duceppe soit bien ficelée et efficace, les situations souvent trop prévisibles et caricaturales nous donnent une impression de « déjà vu ». Le texte de Zeller parvient tout de même à nous décrocher des éclats de rire grâce à quelques lignes bien envoyées et – mention spéciale – à Roger Larue qui est savoureux en mélomane égocentrique. Pour le reste de la distribution, Josée Deschênes, Antoine Vézina, Mireille Deyglun et Bobby Beschreau, malgré tout le talent qu’on leur connaît ils ne parviennent pas à nous convaincre totalement. Il manque ce petit je-ne-sais-quoi pour nous allumer complètement.

Il ne faut pas penser que vous ne passerez pas une agréable soirée avec Une heure de tranquillité. Malgré tout, on y va pour profiter d’un moment de légèreté sans se casser la tête. C’est 1 h 30 où on se permet de déconnecter sans trop penser au quotidien. Et qui nous donne, tout de même, envie de savoir si oui ou non, Michel parviendra à obtenir son heure de tranquillité tant souhaitée.

 

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