Marie-Christine

Critique | Zola Jesus au Centre Phi

Nika Danilova, que l’on connait mieux sous son pseudonyme scénique Zola Jesus, était de passage à Montréal vendredi soir, pour un concert au Centre Phi, où elle nous présentait son plus récent album, Taïga.

Album qu’elle a interprété presqu’entièrement et surtout, dans l’ordre, entrecoupé de quelques morceaux d’albums précédents.

Très élégante dans sa robe-cape noire, Zola Jesus a envoyé la soirée avec Taïga, la pièce-titre de son album paru au début du mois d’octobre dernier, dans une sorte de transe très théâtrale. Les trois premières chansons du spectacle avait en fait cet aspect particulièrement joué, intense, transcendant, qui s’est estompé par la suite.

Déjà à la deuxième pièce de la soirée, elle interprétait sa pièce la plus connue, Dangerous Days, qui a délié quelques jambes aux spectateurs timides, mais sans plus. La foule était d’ailleurs plus ou moins réceptive tout au long du spectacle, ce qui conférait une ambiance plutôt bizarre à la soirée.

Après Dust, une petite interlude très sonore, presque métale, où Zola Jesus s’amusait à se promener sur scène et se faire aller la tête et les cheveux, est venu contraster de manière assez intense avec la suite des choses. Son batteur était d’ailleurs très énergique, frappant ses tambours sans lendemain, avec une force presqu’exagéré.

Photo par Catherine Rosa

Photo par Catherine Rosa

Puis se sont enchaînées plusieurs jolies pièces, bien interprétées – la voix de Jesus étant juste, puissante et magnifique – mais moins punchées. Une baisse de régime s’est fait sentir jusqu’à la poignante Lawless, qui a revigoré la prestation.

Puis, l’artiste a réalisé un tour de force: celui de chanter a capella, sans micro, pour le début de la pièce Nail. Un moment magnifique durant lequel la salle s’est tue complètement et qui a laissé toute la place au talent indéniable de Danilova. Chapeau. Incontestablement la performance la plus saisissante, presqu’hypnotisante.

La soirée s’est terminée au rappel avec Skin, puis Vessel, qui a aussi donné lieu à un moment intense de headbanging, durant lequel Danilova a terminé par terre, puis s’est rapidement sauvé de la scène. Toute une finale.

Étant donné la nature de performance artist de Zola Jesus, on se serait attendu à un niveau théâtral plus soutenu durant la prestation, qui semblait parfois inégale à ce niveau, mais la justesse et la force de sa voix sont venues rééquilibrer le tout.

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