Critiques Concerts et spectacles à Montréal et Québec
The Great Tamer à l’Usine C | Les Grecs se dénudent
La Grèce est à l’honneur sur nos scènes montréalaises ces temps-ci, le hasard faisant en sorte que deux productions aux antipodes y soient présentées. Il y a Électre de Sophocle à l’Espace Go où brille Magalie Lépine-Blondeau avec un bond en arrière de 2 400 ans, et The Great Tamer de Dimitris Papaioannou à l’Usine C qui repousse les contours de l’avant-garde grecque d’aujourd’hui.
Électre à L’Espace GO | Magalie Lépine-Blondeau est magistrale!
Magalie Lépine-Blondeau, un casting étonnant, incarne une Électre dont la colère résonne au plus vrai. La comédienne, enfouie sous un long voile et une simple tunique sombre, est complètement habitée par ce rôle difficile à rendre.
La Queens’ de Jean Marc Dalpé à La Licorne | Heureusement qu’il y a Dominique Quesnel sur scène…
GFaut-il se débarrasser de son passé pour mieux orienter son avenir et se propulser dans une autre vie, ou bien rester fidèle à son patrimoine culturel et familial par souci de respect pour ses origines et sa culture? C’est la question que pose a priori La Queens’, la nouvelle pièce de Jean Marc Dalpé, un auteur franco-ontarien qui vit au Québec pour mieux parler des francophones du Nord de l’Ontario qui se battent pour ne pas perdre leur identité et se voir effacés avec le temps dans la mer canadienne anglophone qui les gruge de l’intérieur.
Coriolan au TNM | Un coup de génie événementiel!
Immensément réussie à tout point de vue sur les planches du Théâtre du Nouveau Monde, sa mise en scène de Coriolan marque un retour en lion qui dépasse ce qui se fait de mieux à Broadway, comme n’importe où ailleurs au monde. Que du grand théâtre, que du grand Lepage!
Les beaux dimanches à La Chapelle | Marcel Dubé n’aurait pas aimé
« En fait, avec Les beaux dimanches, au-delà des hasards de l’intrigue, au-delà des vertus du spectacle, le théâtre québécois parvenait sans doute pour la première fois à tendre au spectateur d’ici le miroir de son âme précise, à inventer une dramaturgie nationale illustrant parfaitement aux yeux de ce spectateur ses plaies et ses aspirations présentes et à venir, c’est-à-dire son identité. »
2018 Revue et corrigée au Rideau Vert | L’année de Suzanne Champagne qui porte bien son nom
Pour sa 14e édition d’affilée, le Bye Bye du Théâtre du Rideau Vert achève l’année dans le rire et la dérision avec son « 2018 Revue et corrigée ». Si les personnages politiques et les artistes de la télévision dominent dans cette avalanche de courts sketchs bien sentis, le spectacle y va cette année avec de petits éclairs de génie inexploités jusque-là. L’équipe se renouvelle en partie, mais la doyenne que s’avère être la comédienne Suzanne Champagne demeure irremplaçable à ce vif plaisir théâtral annuel.
Platonov, amour, haine et angles morts au Théâtre Prospero | Folie amoureuse et nihilisme du monde contemporain
Cette pièce qui contient les thèmes majeurs de l’œuvre de Tchekhov est un pari de mise en scène, à cause de sa longueur et de son écriture acrobatique. Angela Konrad a pu s’appuyer sur la traduction de François Morvan et André Markowicz pour relever le défi. Dans cette version de 2h sans entracte, elle resserre l’intrigue autour des personnages féminins, ayant pour but d’interroger l’expérience amoureuse moderne. Elle nous livre une adaptation définitivement contemporaine, marquée par la folie et le nihilisme, qui ne laissera aucun spectateur indifférent.
Bilan de Marcel Dubé au Théâtre du Nouveau Monde | Un constat d’échec réussi
Bilan, la 18e pièce écrite par Marcel Dubé et reprise au TNM 50 ans plus tard, est un événement en soi…