Critique | Sharon Jones & the Dap-Kings au Théâtre Corona

Après avoir dû annuler sa venue au Festival de Jazz l’an dernier pour des raisons de santé, la grande dame du soul Sharon Jones revenait finalement en terre montréalaise mercredi soir. Et elle est revenue pas juste à moitié.

Évidemment, ça doit probablement aider à faire forte impression que d’être soutenu par 10 musiciens sur scène. C’est d’ailleurs ces 10 bonnes gens, les Dap-Kings de leur nom, qui ont ouvert et fermé, seuls, le set de madame Jones.

De ces Dap-Kings on reconnaît certains visages, dont celui de Homer Steinweiss, batteur du Menahan Street Band, reconnu pour ses collaborations avec les sieurs Charles Bradley et Lee Fields, et celui du bassiste Nick Movshon, qui a travaillé avec pas mal tout le monde, du Wu Tang aux Black Keys à Amy Winehouse.

Mettons qu’elle était bien entourée, Sharon.

N’empêche, il n’y a aucun doute possible : ELLE est le centre d’attention. Sa voix, son charisme, sa gueule, ses pas de danse, sa voix.

Sa voix. Qui passe de basse et mielleuse à haute et dévastatrice.  On pourrait prendre le pari que sans micro, on l’aurait entendu quand même. Idem pour le paquet de cordes vocales de ses deux choristes.

 

Bien en verve

Et madame Jones ne se sert pas de sa voix que pour chanter le soul, elle s’en sert aussi pour lancer des discours. C’est donc dans une envolée digne d’un preacher qu’elle nous a entretenus de ses problèmes de santé que l’on mentionnait plus haut. Son cancer, pour être plus précis. Cancer qu’elle a vaincu il y a quelques mois seulement, mais qui ne l’a pas ralenti une seconde.

« I’ve been cut open from there to there, but now I’M BACK. » qu’elle en dit.

Elle s’est ensuite affairée à inviter sur scène un jeune homme de l’assistance pour une danse – N.D.L.R. : en l’occurrence, par un drôle de hasard, l’auteur de ces lignes – puis, quelques chansons plus tard, toute une horde de jeunes femmes, puis un autre jeune homme, ce qui a encore davantage transformé la prestation en gros party.

Ça dansait fort dans le Corona.  Y’avait du sourire au pied carré dans le Corona.

Chapeau à Sharon Jones.

James Hunter en première partie

Pour réchauffer la salle, le Britannique James Hunter était contracté. Très loin de l’orchestre à trois cuivres, deux choristes et autres qui viendra plus tard prendre sa place, Hunter est assis, seul avec sa guitare dorée. C’est un peu trop dépouillé pour la foule qu’il y a, mais reste que les sons qui sortent de cet homme sont fascinants.

En plus de sa voix directement arrivée du R&B des années 60, il laisse s’échapper ici et là, entre deux riffs injouables, des cris de fausset à la Little Richard.

On pourrait en fait dire qu’il est un mix entre Little Richard, Dick Dale et Brian Setzer. Et donc qu’il joue du soul-surf-blues-rockabilly.

Ce qui est très bon.

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