Daniel Romano

Daniel Romano au Ritz PDB | Rock N’ Roll

Daniel Romano venait présenter à Montréal sa toute dernière version de lui-même : il fait aujourd’hui du rock des années 1970.

Dire que Daniel Romano est un caméléon serait un euphémisme. Il était jadis dans Attack in Black, grand groupe de post-hardcore canadien, puis s’est redirigé vers un vaste éventail de styles plus acoustiques pendant les années suivantes.

Plus notablement, il a fait plusieurs albums de country. D’excellents albums de country. Et pas « vaguement inspirés de western », pas faits de manière ironique, de vrai de vrai opus country dans les règles de l’art. Loin de se contenter de pastiches, Romano s’immisce chaque fois complètement dans le style qu’il arbore.

Quand il faisait du folk avec son trio Daniel, Fred and Julie, il avait l’air exactement de ça, un gars qui joue du folk et du canadiana. Plus folk que ça, il aurait joué dans Mumford and Sons.

Quand il a fait le saut vers le country, il avait le kit complet : chapeau, cheveux pleins de gel peignés par l’arrière, ensemble en tweed bleu poudre, guitare avec son nom d’encastré dans le manche, toute. Il a même changé de voix durant cette période pour se rapprocher des voix caverneuses de ses idoles.

Puis un petit mercredi d’août il se point au Ritz PDB avec un attirail entièrement différent. Exit le cowboy, bienvenu l’émule de Bob Dylan.

Avec son nouvel album, Modern pressure, tout fraîchement sorti, Dan dépoussière sa guit électrique et assume all in le rock 70’s. Le look vient avec : cheveux en broussailles à la Dylan, manteau de jeans, etc.

Et son rock, il le fait bien. Des titres comme Roya et What’s To Become of the Meaning of Love nous permettent, en spectacle en tout cas, de voir un Daniel avec une voix éraillée, puissante, quasiment hurlée. Faut dire qu’il est bien accompagné pour rendre justice au style, aussi. Son guitariste est tout droit sorti d’une figuration dans That 70’s Show, sa claviériste fait des harmonies parfaites et son batteur, qui est en fait le soundman en remplacement du frère de Daniel, est puissant.

Mais aussi plaisant fut-ce d’entendre les nouvelles pièces, reste qu’un des moments forts aura quand même été l’interprétation de A New Love (Can Be Found), qui est un classique du répertoire Romano.

En tout cas, un ben bon show, si on oublie la première partie sans enthousiasme de The Highest Order.

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