Das mortäl

Das Mörtal au Ritz P.D.B. | Une romance contemporaine qui se nourrit dans la nuit

Mercredi soir, se tenait au Bar Le Ritz P.D.B. le lancement officiel du  premier album de Das Mörtal. Le nom vous dit quelque chose? Pas surprenant. C’est que Cristóbal Cortès est un secret que Montréal ne pourra se garder encore très longtemps.

Inspiré par des artistes tels Steve Moore et Aphex Twin, il cuisine habillement des influences allant de la techno allemande aux trames sonores synthwave de films d’horreur et de science-fiction. Suite à la parution de deux solides singles  Risking My Life feat. Karen Asmundson (Ghost Twin) et Midnight Rendez-Vous feat. French Fox (sur la très prisée étiquette Lisbon Lux), le producteur montréalais (qui a commencé son parcours artistique à Berlin) a élaboré un son aussi obscur que nostalgique.

Déjà, les ventes d’albums aux États-Unis et au Mexique vont bon train, sans compter qu’il brille tout autant sur la scène internationale (Angleterre,  France, Suède, Australie). En écoutant cette oeuvre, on retrouve une qualité de production qui saura faire perdurer les honneurs que la synthwave s’est gagnés au fil du temps.

Devant nous, un seul être. Penché sur ses consoles, ses longs cheveux battant la mesure, Das Mörtal nous livre ses œuvres les plus fortes en les recomposant selon l’humeur du moment, improvisateur savant, il dessine une scène qui gagne à être écoutée. C’est là que s’opère toute la magie.

Soudainement, les sons se tordent et se modulent en autant de fréquences que nos oreilles et notre cerveau ensemble ne pourraient décrypter, et sur un fond de visuels « glitch », on voit défiler autant d’images cultes que de couleurs qui nous dilatent les pupilles en un trou noir cosmique vers l’infini.

Cortès semble dans une transe qui n’est pas sans contagion. Il était facile de s’imaginer vivre cette expérience sur le genre de dancefloor qu’offre le nightlife montréalais après les heures de bar régulières, soit, jusqu’au petit matin.

Always Loved est riche en contrastes et en textures, un univers sonore vaste, avec une esthétique forte, voire signature. Un album qui transgresse les barrières imaginaires qui trop souvent divisent les scènes musicales. Das Mörtal nous rappelle plusieurs groupes mythiques qui ont gagné leurs intemporalités de ce métissage des techniques et des styles. On pense par exemple à Radiohead, Justice, Kavinsky, Metronomy…

En écoutant Das Mörtal, on retrouve un mélange qui rappelle l’univers des débuts de Daft Punk avec l’étrangeté du vidéo pour Da funk. On pense aussi au groove futuro-érotique de Sexy Boy par Air… Ou des rythmes garage d’Underworld avec Born Slippy.

Always Loved est une romance contemporaine qui se nourrit dans la nuit. Aussi sombre que scintillante, une tension que l’on aime à entretenir, quasi obsessionnelle, dans les corridors les plus secrets de nos fantasmes.

D’autres représentations prévues dans  un futur proche, restez à l’affut!

* Photo en entête par Pixel Blanc Photo.

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