crédit photo: Justin K Muvunga
Festival Distorsion

Distorsion Psych Fest 2018 | Messe psych et rassembleuse

Les murs du sous-sol de l’église Saint-Enfant-Jésus du Mile-End et l’Esco trembleront dès ce soir et jusqu’à dimanche aux sons de la troisième édition du Distorsion Psych Fest. Deux des organisateurs contactés durant les derniers préparatifs, Marilyne Lacombe et Maxime Hébert, prêchent pour une programmation variée, une messe rassembleuse et créative où le psychédélisme ne s’adresse pas qu’aux puristes.

« C’est le psych dans son sens le plus large, précise Marilyne Lacombe. Ce n’est pas juste un son ou une esthétique parce que Distorsion est une célébration de ce qui se passe à Montréal et ailleurs. On n’est vraiment pas un festival nostalgique. On est toujours allé avec une programmation très actuelle. En général, les bands programmés ont tous sorti des albums dans l’année. »

De ces artistes, le virtuose de la guitare Yonatan Gat et la formation montréalaise aux influences J-Rock TEKE TEKE lanceront tous deux ce soir leur album respectif, Universalists et Jikaku.


Chaque soir du festival porte une signature distincte, teintée ou complètement psychédélique. World expérimental ce mercredi, dream pop et shoegaze jeudi, post-punk vendredi, garage samedi et blues du désert dimanche.

« Pour les puristes du genre, concède Marilyne Lacombe, il y a beaucoup de groupes programmés qui ne sont probablement pas considérés psych par leur sonorité, mais qui le sont assurément dans leur approche. »

On voit de nouvelles branches au mouvement psych qui ne fittent pas dans les clichés, ajoute Maxime Hébert. Ces bands nous font changer notre perception sur l’art. C’est important pour nous.

Parmi ces groupes, Besnard Lakes présentera sur scène l’entièreté de leur premier album, Volume I, pour une rare fois. « Besnard, ce sont des amis, raconte Maxime Hébert. Je les croise souvent. On prenait une bière, on jasait “hey on devrait faire de quoi de spécial pour le festival.” C’est ça qui leur tentait. Nous, on est super content. Comment je dirais ? C’est un peu sentimental pour moi cet album-là. Les vrais fans vont être heureux… en tout cas, moi je vais l’être ! »

La venue de la post-punk subversive Lydia Lunch est aussi un gros coup de la programmation. L’icône de la scène no wave, fondatrice du groupe Teenage Jesus and the Jerks, jouera avec Retrovirus, composé d’amis et de collaborateurs qui ont également été membre, entre autres, de Swans, Sonic Youth et Pussy Galore. « Tout le monde nous demande comment on a fait pour la booker… On lui a juste envoyé un courriel à son adresse personnelle. Pis ç’a marché », avoue Marilyne Lacombe.

La culture psych au-delà de la musique

Comme dans ses éditions précédentes, l’art visuel est mis de l’avant par des projections en direct durant les prestations, par le marché psychédélique comptant plus d’une quarantaine d’exposants et d’artisans, par l’exposition éphémère Chromaesthesia ainsi que par une installation intrigante, la Black Box : « C’est une salle qu’on a trouvée dans l’église, raconte l’organisatrice. On a décidé de présenter à l’intérieur un montage vidéo très psychédélique d’un collectif d’artistes. C’est dur à décrire, il faut y être. »

L’importance des arts visuels touche aussi l’esthétique des installations du festival. « En soi, le sous-sol de l’église est vraiment horrible, confie l’organisatrice. Si vous le voyiez avant ! On met beaucoup d’effort pour que la salle devienne d’autres choses. »

L’année dernière, le changement de salle à trois semaines d’avis avait obligé les organisateurs à investir un lieu plus grand qu’ils n’avaient prévu. Malgré ce revirement de situation, leur terrasse en palette trônant au milieu du sous-sol de l’église avait plu aux mélomanes. Ceux-ci pouvaient s’étendre pour écouter la musique ou se prélasser sur le gazon artificiel durant les entractes. « On essaye de recréer un festival extérieur… à l’intérieur ! », s’exclame Marilyne Lacombe.

Comme tout bon événement extérieur, de la nourriture, végane dans le cas de Distorsion, sera offerte aux festivaliers cette année. Autre nouveauté : le sous-sol de l’église sera divisé en deux salles, la Moth Room et la Caterpillar Room. Une dédiée davantage aux prestations musicales et une plus décontractée, axée sur les arts visuels. Dans les deux, les amateurs de psych vivront une expérience immersive.


Programmation

 

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