Edward Sharpe and the Magnetic Zeros

Edward Sharpe and the Magnetic Zeros au Métropolis | Hippies des temps modernes

La formation californienne Edward Sharpe and the Magnetic Zeros était de passage à Montréal vendredi soir afin de promouvoir son dernier opus, PersonA, paru en avril 2016. Et pourtant, même après un passage remarqué lors de l’édition 2015 d’Osheaga, où le groupe a offert une prestation particulièrement époustouflante, la salle du Métropolis était à moitié pleine et l’ambiance était quelque peu molle.


Dès leur apparition sur la scène, Edward Sharpe and the Magnetic Zeros ont reçu un accueil chaleureux. Les musiciens n’ont pas perdu un seul instant et ont interprété un titre du nouvel album, Hot Coals. La foule était ravie! La formation a poursuivi avec 40 Day Dream, qui fût tout aussi apprécié. Ensuite, Alex Ebert a demandé aux spectateurs ce qu’ils voulaient entendre. Les gens amassés au parterre ont réclamé Life Is Hard, ce que le groupe a fait avec joie!

Il y a eu plusieurs beaux moments. Parmi ceux-ci, mentionnons la chanson I Don’t Wanna Pray, pendant laquelle le chanteur a demandé à un spectateur de chanter le refrain en français, rien de moins, ce que l’homme a réussi à faire, haut la main! Les extraits Up From Below, Better Days et Man On Fire furent d’une très grande beauté. Cependant, rien n’a rivalisé avec la chanson Home; le chanteur a dansé et chanté avec émotion et le parterre s’est enflammé. Ce fut un moment magique, nous avons tous eu des frissons.

 

 

Un frontman dégourdi

edward-sharpe-montreal-8Alex Ebert possède une énergie fabuleuse, très artistique; il donne libre cours à ses interventions avec le public, le choix des chansons joués ou encore ses pas de danse. Ce qui crée un contraste avec les neuf musiciens du groupe qui sont beaucoup plus introvertis. Le chanteur apparaissait d’humeur songeuse, ce qui n’a en rien altéré sa présence sur scène.

Même si l’auditoire était heureux et passait un bon moment, l’ambiance n’était pas complètement déchaînée ou délirante. Ce qui est un peu surprenant, compte tenu du type de musique très joyeuse que privilégie Edward Sharpe and the Magnetic Zeros.

Le son était très bon et les musiciens très habiles. Par contre, la voix d’Ebert a connu quelques faiblesses. Parfois rauque, sa voix allait même jusqu’à frôler le point de cassure à certains moments. De plus, le jeu de lumière manquait de finesse; les transitions étaient brusques et ne complimentaient pas nécessairement la mise en scène, qui était davantage axée sur l’improvisation (ce qui n’est pas mauvais en soi, au contraire).

 

Le public mis à contribution

Cependant, la force du leader réside dans sa capacité à établir un lien avec le public, à avoir une véritable conversation avec celui-ci. Par ailleurs, il a sollicité la participation des membres de la foule; un homme a accompagné le groupe en jouant du mélodica tandis qu’un micro a été offert à une femme afin qu’elle puisse chanter.

Ebert a ensuite demandé aux spectateurs qui le souhaitaient de partager leur histoire, afin d’apprendre à mieux les connaître. Parmi les témoignages, un homme a relaté le moment où le groupe a fait monter sur la scène, pendant leur concert à Osheaga, un homme qui surfait sur la foule alors qu’il était dans une chaise roulante, afin que celui-ci puisse raconter son parcours. Le chanteur se souvient de cet «amazing dude» et a confié que les musiciens étaient en larmes lorsque celui-ci fut hissé sur la scène. Alex Ebert reconnu avoir eu des larmes, lui aussi, mais après-coup, lorsqu’il fût seul dans sa chambre d’hôtel.

Le groupe a conclu la soirée avec une reprise de John Lennon, Instant Karma, et a annoncé qu’il n’y aura pas de rappel. C’était un bon spectacle, pas aussi marquant que celui que la formation a présenté à Osheaga, ce qui est difficile à battre. Néanmoins, les spectateurs étaient satisfaits.

Hein Cooper

Ce fut un jeune auteur-compositeur qui a assuré la première partie du concert hier soir. Relativement nouveau sur la scène, Hein Cooper est un musicien australien très talentueux qui s’est fait remarquer par Disques Indica, qui n’a pas hésité à lui offrir un contrat.

Hein Cooper a donc fait paraître son premier EP, intitulé The Art of Escape, l’année passée. Il offre une musique mélancolique à saveur indie pop (avec guitare et touches d’électro) et semble avoir été influencé par des artistes tels que Radiohead, Muse ou encore le regretté Jeff Buckley.

Il a présenté sept chansons, dont The Real, Curse My Life, Rusty et The Art of Escape. Bien que de nature réservé, il a beaucoup échangé avec les spectateurs qui ont visiblement apprécié sa musique et le moment passé en sa compagnie. Il fut applaudi chaleureusement.

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