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Entrevue avec Alt-J I « Jouer sur scène est un moment où tu vis constamment des choses »

Pour leurs seules dates estivales, Alt-J revient dans la région comme tête d’affiche de trois festivals, à savoir le Bluesfest d’Ottawa, le Festival d’été de Québec (FEQ) et le Festival International de Jazz de Montréal (FIJM). Jouant d’ailleurs deux soirées de suite à la Salle Wilfrid-Pelletier (2 et 3 juillet), le trio se réjouit de leur venue pour jouer sur scène les plus illustres titres de leur répertoire. Entrevue avec l’un des membre du groupe mondialement connu, le claviériste moustachu Gus Unger-Hamilton.

« Notre musique a toujours eu une belle réception au Canada, ce sera un peu comme des vacances d’été. On est excité et on se réjouit beaucoup de venir ». Près de deux ans, c’est le temps qu’il aura fallu aux Québécois pour revoir les Britanniques poser à nouveau un pied dans la province. À l’époque, le groupe formé à Leeds s’était accaparé avec succès l’imposante scène de la Place Bell à Laval. Durant plus d’une heure, le guitariste et chanteur Joe Newman, le batteur Thom Green, et justement Gus Unger-Hamilton, offraient tous trois un moment d’évasion unique amplifié par une mise en scène lumineuse.

« C’était un moment fantastique, se souvient le claviériste à propos de cette soirée d’automne 2017. On avait un public super, et c’est pour ça qu’on aime toujours jouer au Québec. J’aime aussi parler un peu français sur la scène, donc c’est plaisant ».

Une formation aux formations eclectiques

Né à Paris, Unger-Hamilton séduit par sa capacité à s’exprimer dans la langue de Molière, mais c’est surtout derrière son instrument fétiche qu’il excelle. Tirant ses influences musicales du contemporain Philip Glass ou de l’incontournable Johann Sebastian Bach, un compositeur qui l’a « vraiment inspiré », le jeune homme de 29 ans signe chez Alt-J une part de l’éclectisme sonore qui fait la renommée du groupe à travers le monde.

« Nous avons tous différents goûts musicaux et différentes formations, précise Unger-Hamilton au téléphone depuis l’Angleterre. J’apporte plus des éléments de musique classique, tandis que Thom [Green] propose des sons électroniques et Joe [Newman] des éléments tirés du folk. Je pense qu’il est toujours important que ces trois genres dictent notre processus créatif. Il y a toujours de nouvelles choses à trouver. »

Trainant une réputation scénique peu reluisante après la sortie de An Awesome Wave en 2012, force est de constater que la donne a changé. Pour quatre dates au total sur territoire canadien, le groupe britannique s’apprête à offrir un spectacle envoûtant qui reprendra essentiellement des titres issus de leurs trois albums studios, de An Awesome Wave (2012) à Relaxer (2017) en passant par This Is All Yours (2014).

Et pas question pour le trio d’expérimenter sur scène les versions remixées de leur dernier opus Reduxer, comme l’annonce celui qui aime particulièrement jouer sur scène Dissolve Me et Income Blood :

« Nous allons garder ça assez classique parce que les festivaliers aiment entendre des chansons qu’ils connaissent bien. Il y en a qui fonctionnent aussi bien sur des grosses scènes avec des grandes foules, que des petites salles avec moitié moins de gens. Il y a toujours un mélange dans notre set qui fait que l’on sait comment jouer nos chansons avec générosité ».

L’unique énergie de monter sur scène

En expérimentant trop sur scène, et particulièrement dans des grands événements tous publics, le groupe risque aussi de perdre l’essence même de leur profession : l’excitation de monter sur scène. « C’est beaucoup lié à la foule. Tu as cette énergie que tu donnes au public, et ce que le public te donne en retour, insiste le pianiste. Enregistrer est un super processus créatif, mais ce n’est pas interactif alors que jouer sur scène est un moment où tu vis constamment des choses. C’est vraiment unique, et j’adore ça ».

En plus de leur présence au Bluesfest d’Ottawa (4 juillet) et au Festival d’été de Québec (5 juillet), Alt-J sera donc de passage à la Salle Wilfrid-Pelletier dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal les 2 et 3 juillet prochains (billets en vente ici). Un festival qui étonne Gus Unger-Hamilton pour la qualité de sa programmation. « J’essaie toujours de voir les autres groupes, mais je ne sais pas encore qui. Je verrai quand j’aurai un peu de temps libre », raconte celui qui ne manquera pas de manger une poutine durant son passage au Québec.

Un classique culinaire, comme celui de voir (ou revoir) sur scène le groupe britannique !

 

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