Bernard Adamus

Francofolies 2016 | Entrevue avec Bernard Adamus : Symphonie trash

Bernard Adamus foulera les planches du Métropolis aux FrancoFolies le 16 juin prochain, avec Mon Doux Saigneur en première partie. Le chanteur folk trash a jasé avec nous de la St-Jean-Baptiste, de musique classique et de tout ce qui s’en vient pour lui durant l’année en cours.

Pour le choix de première partie, Bernard Adamus se dit très satisfait du choix qui a été fait en Mon Doux Saigneur. « J’aime bien Mon Doux Saigneur, c’est quelqu’un que j’ai découvert il y a un an et demi, quand il jouait solo. J’étais allé le voir direct après son show pour lui dire que ça m’avait parlé. Je l’ai revu une deuxième fois, il était rendu avec un drum. Il m’avait même envoyé de ses démos. On a poussé pour que ça soit lui. »

Avec Bernard Adamus, on ne sait pas toujours à quoi s’en tenir lors de ses spectacles. Pour son show du 16 juin, on sent un certain vent de tout peut arriver. « Je ne suis pas vraiment un gars de mises en scène, je pense. J’ai une grande confiance en mon band et vice versa. On va être plus, ça va être un band pimpé. Plus de brass, des choristes. Tous des gens avec qui j’ai déjà travaillé. Ça va être un gros trip de gang. Et il y aura peut-être un invité… »

Une chose est certaine par contre, ce ne sera pas la soirée pour découvrir du nouveau matériel. « Très mauvaise idée de faire du nouveau stock devant beaucoup de gens. J’ai déjà essayé avant de sortir le troisième album, on a fait des nouvelles tounes en festival et c’était tout le temps un fiasco. Et c’est jamais pertinent, je trouve. Le monde, sont beaucoup, ils écoutent, mais ils viennent dans un party, donc ils n’ont pas le goût d’entendre quelque chose qu’ils ne comprennent pas la moitié des paroles. Les gens sont soudainement sortis de leurs pantoufles, ils se demandent « Kessé qui dit? » Non, ce n’est pas une bonne idée de faire ça. »

Entre amis

Adamus sera aussi de la partie du spectacle de Canailles, ce dimanche, et il ne pouvait pas demander mieux. « C’est mes très bons amis, j’étais avec eux pas plus tard que l’autre soir! » Plutôt loup solitaire, il préfère justement travailler avec des musiciens qui savent le saisir. « Je préfère tourner avec des gens avec qui je m’entends bien de nature. Forcer des collaborations pour forcer des collaborations, c’est pas vraiment mon genre. Humblement, je suis un mauvais musicien. J’ai une bonne musicalité, mais je ne pourrais pas jouer dans aucun band autre que le mien. Je joue très mal de la guitare, exemple. J’aime ça collaborer quand c’est vraiment naturel, entre amis, parce qu’on a pas d’attente, on peut se laisser respirer. J’ai remarqué que, quand j’invite du monde sur mon show, on trippe entre musiciens, mais souvent le contact se fait moins avec le public. »

Le Centre de la nature à Laval sera encore pris en trombe lors de la St-Jean-Baptiste et ceux qui s’y déplaceront auront la chance d’y voir toute qu’une brochette d’artistes, dont entre autres Adamus, lui-même. « Espérons qu’il fasse beau. Quand tu fais des shows comme ça, tu te poses plus ou moins de questions. C’est cool quand on t’invite et t’espères que le lineup soit bon. Cette année, il y a plein de monde que je connais. Je pense que ça va être autant le fun sur la scène que backstage. Des fois, des spectacles de même, c’a l’air de party forcé, si on veut, mais je pense qu’on va avoir du fun. J’ai hâte, il y a beaucoup de bands, entre autres Galaxie, Dead Obies, et d’autres qui m’échappent. »

Format orchestre

À travers la liste très chargée de spectacles à venir dans la tournée de Bernard Adamus, on peut y retrouver une soirée assez particulière aux Jeudis Musik’eaux de Notre-Dame-des-Prairies où il se produira aux côtés de La Sinfonia de Lanaudière et le chef Stéphane Laforest. « Je vais jouer avec 17 cordes. C’est assez technique. C’est un orchestre classique. Ils vont prendre des enregistrements et créer des arrangements. C’est mon clarinettiste qui fait le pont entre cet orchestre-là et nous. Parce que moi parler d’arrangements de musique classique, j’aurais un peu de misère à m’exprimer. Gui Bou [Guillaume Bourque] c’est un gars de très formé là-dedans, il vient du monde classique. Il connaissait même déjà le chef d’orchestre pour avoir travaillé avec lui. »

Toutefois, ce ne sera pas tout le spectacle qui sera en format orchestre. On peut s’attendre à environ cinq chansons avec les 17 cordes, d’autres en format traditionnel avec Adamus et ses musiciens, et La Sinfonia de Lanaudière y présentera deux pièces de leur propre catalogue. « Un show avec 17 cordes, j’ai hâte d’entendre ça dans mes oreilles! » s’exclame Adamus.

Mais alors, sera-t-il le prochain artiste à se produire avec l’OSM? « Je ne penserais pas! Ils ne m’ont pas appelé encore, en tout cas! Ça prend un hit vraiment puissant pour pouvoir parler à plein de générations en même temps. Saskatchewan, quand c’est sorti, il y avait autant de flos de quinze ans qui aimaient ça que du monde de 40-50 ans. C’est une toune qui a automatiquement parlé à tout le monde. La joke et la mélodie étaient assez fortes pour devenir un classique instantané. Donc, non, je ne pense pas que l’OSM va m’appeler tout de suite. »

Futur proche

On l’a vu tourner beaucoup et on a pas fini de le voir puisque Bernard Adamus compte encore beaucoup de spectacles en 2016. « Depuis février jusqu’à la fin de l’année, je joue pas loin de cent dates. À l’automne, on va en France et en Suisse pour une quinzaine de dates. Là-bas, le monde me comprend pas. En fait, ils comprennent 50%. Déjà que ça va vite sur l’album, en live, ça va encore plus vite. Trop vite pour eux. Et en ce moment, on fait un show surtout axé sur les tounes hop. On fait quelques ballades. Pour moi, l’Europe j’aime ça y aller quand c’est bien organisé, mais je n’ai pas d’ambition à jouer en Europe. »

Avant d’être gâtés par des nouvelles chansons, on devra attendre un petit moment, car Adamus compte quand même prendre des vacances. « J’écris des tounes, comme tout le monde. On verra, dans un an et quelques, il est supposé en avoir une dizaine-douzaine et à partir de ça, on va enregistrer un album. Moi, les miens sortent aux trois ans, donc on verra pour le prochain. Je fais des tournées interminables, grosso modo, cent dates par année. Et vu que je ne suis pas un ange et que je me fatigue beaucoup, il va y avoir un six mois de sabbatique probablement l’année prochaine pour écrire et partir en voyage. »

Pour laisser l’encre couler vers du nouveau matériel, Bernard Adamus n’a pas besoin de grand chose, qu’il soit sur la route où à la maison. « Ça n’a pas d’insidence. J’écris bien dans le truck. C’est toujours une nouvelle image, t’sais, vu que ça avance. J’ai tout le temps du jus pour écrire une nouvelle phrase. J’écris pas tout le temps pour des tounes non plus. J’écris beaucoup pour moi-même. J’aurais tendance à dire que j’écris mieux quand je ne suis pas chez-nous. »

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