Camaromance

Entrevue avec Camaromance | La musique en cadeau

Le 6 avril dernier, Camaromance, qu’on connait aussi sous le nom de Martine Groulx, amorçait son retour à la scène avec un nouvel album Chasing Clouds, son premier album en huit ans. Découpée en lettres personnalisées, cette nouvelle disquette se veut un nouveau départ inespéré, tel que nous raconte l’auteure-compositrice-interprète.

Chaque chanson sur l’album porte un prénom comme titre. C’est parce que Martine Groulx alias Camaromance a eu l’idée de diriger son inspiration vers des êtres chers. « C’est des vraies personnes, ce n’est pas des personnages. C’est des histoires de ma vie qui ont rapport avec des gens que j’aime. » De manière tout à fait naturelle, elle a écrit, composé et enregistré ces « cadeaux ».

En 2010, l’artiste a fait paraître The Parade, un premier album qu’elle signait Camaromance. S’en sont suivies des années de dur, mais motivant, labeur à la tête de l’étiquette C-4 et même à la barre de sa propre maison de disques Lazy at Work. « Je pensais que je ne ferais plus de musique. Je me suis même fait tatouer la pochette de The Parade en me disant : ‘C’est ça qui était ça’. Mais la vie est pas aussi simple que ça. Il arrive autre chose, on évolue, on grandit et on a d’autre chose à dire finalement. »

Ces choses à dire lui sont venues alors qu’elle était seule en studio, une façon pour elle de prendre des vacances. « Je ressentais un genre de pré-burn out. Je me rendais compte que j’étais à fond dans la job et que je n’avais plus la capacité d’apprécier les moments. Avant de me rendre là, j’ai dit à tout le monde que j’avais besoin de prendre un break en prenant trois mois off. » À l’horaire, deux mois en sac à dos en Nouvelle-Zélande. Pour le troisième mois, son ami Alex McMahon du studio LGROS lui faisait savoir que son studio était à son entière disposition, elle qui avait déjà prévu jouer un peu de guitare. L’attendaient alors un ampli, un piano, un micro et une session ProTools.


Elle s’offrait ce moment de répit en cadeau. Comme elle n’y allait pas dans l’intention d’écrire un album, la pression ne se pointerait pas le bout du nez tout de suite. « Charles et Antoine sont les premières chansons que j’ai écrites. Antoine, c’est la chanson qui fait pas mal le tour des paysages sonores qu’on retrouve sur le reste de l’album. » Ainsi s’est dessinée la forme de l’album. Puis est venue la pression. « J’ai passé du temps en studio des fois à rien faire, mais juste avant de rentrer chez nous, tout d’un coup ça débloquait. Parce que je n’y pensais plus ».

« J’ai décidé de prendre du recul, de travailler en pensant au concept du bonheur, comme qu’est-ce qui m’amène, moi, au bonheur ou ce qui me retient. C’est toutes des histoires par rapport à ça. Par exemple, Marguerite, si j’avais essayé d’avoir un enfant, si ça avait été une fille, je l’aurais appelée Marguerite. C’est pour ça que j’ai appelé l’album Chasing Clouds, c’est un peu la quête de l’inatteignable. »

Question de faire changement, Martine Groulx a choisi d’ajouter à son projet une chanson en français pour la première fois. Bien qu’elle soit bilingue de naissance, écrire en français n’est pas sa tasse de thé. « Je pense que mon cerveau a séparé les émotions en anglais et le rationnel en français. Peut-être que j’ai trop écouté de musique anglophone émotive dans ma jeunesse que j’ai associé ça à la langue. » C’est pourquoi elle a recruté son bon ami Francis Faubert pour lui en écrire une. C’était alors à son tour de lui faire un cadeau, en lui dédicaçant le morceau Martine.

Regain de liberté

La beauté de ce nouveau projet, c’est que, bien qu’elle maintienne ses fonctions de gérance d’artistes, Camaromance lui permet de s’évader dans sa musique. « Ce qui est l’fun, c’est que l’industrie, c’est pas à moi de l’attaquer, j’ai été signée chez Simone Records! C’est moi l’artiste. C’est mon plus beau cadeau. Je peux juste avoir le plaisir d’être l’artiste. J’ai pas besoin de me poser trop de questions. »

Une question qu’elle n’a vraiment pas à se poser, c’est si elle attendra aussi longtemps pour faire de la musique la prochaine fois. « C’est là pour rester. Et mon band qui joue avec moi a vraiment envie qu’on fasse des shows. Et moi aussi. J’ai envie de retourner jouer dans l’Ouest canadien comme j’avais fait pour les autres albums. » Elle prépare d’ailleurs plusieurs formules de spectacle: un trio pour les premières parties qu’elle assurera et un spectacle full band pour les plus grandes occasions.

Pour la suite des choses, l’auteure-compositrice-interprète se promet de toujours se fixer des buts atteignables pour toujours être satisfaite. C’est également ce qu’elle recommande à tous ses artistes. Une excellente philosophie à appliquer dans tous les facettes de sa vie.

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