Emile Bilodeau

Entrevue avec Émile Bilodeau | Faire passer le message

« Eille, c’est-tu l’fun, hein ! » C’est en ces termes simples qu’Émile Bilodeau réfléchit tout haut à sa jeune carrière et son nouvel album. Ce n’est pourtant qu’un début pour le natif de Longueuil, qui est déjà un chouchou du public. Une excitation, une joie de vivre contagieuse accompagne le jeune musicien qui s’est assis avec nous pour discuter de son premier album, Rites de passage, paru la semaine passée.

À seulement 20 ans, Émile Bilodeau a déjà une grande expérience dans l’industrie de la musique. En l’espace de deux ans, il participe au Festival international de la chanson de Granby, où il met la main sur le Prix du public, et atteint la finale de la 19e édition des Francouvertes. Malgré cela, il y avait un certain questionnement à savoir s’il était prêt, s’il devait essayer de définir davantage son son.

Finalement, il y avait une certaine demande pour sa musique et son équipe décide d’aller de l’avant. Il avoue d’ailleurs que c’est son mentor Philippe B qui lui a permis de mettre des sons clairs sur ses textes et à vraiment épurer ses chansons qu’il testait depuis un certain temps.

Il y a toutefois quelque chose de fondamentalement différent dans son approche à sa musique. Comme il le dit lui-même, il a su prendre de l’assurance dans ce qu’il propose aux spectateurs:

À c’t’heure que j’ai des musiciens avec qui je pratique, que j’ai une maison de disque, à c’t’heure que j’ai du monde qui me dit «Eille, tu m’fais du bien», j’ai l’impression d’être plus à ma place.

C’est un nouveau sentiment pour lui, alors qu’il ne cherche plus à séduire ou à convaincre le public de l’écouter.

 

Faire passer le message

Quand on parle avec Émile, il est évident qu’il faut parler de son rapport à l’humour, que l’on voit dans ses textes, dans ses performances ou simplement quand on discute avec lui: « Il y a rien qui me réconforte plus entre deux chansons que faire rire mademoiselle et monsieur qui se sont déplacés pour venir me voir un samedi soir. »

Par l’humour, il s’assure de garder l’attention de son public, chose qu’il voit comme une denrée rare, quelque chose de précieux, qu’il faut être en mesure de renvoyer au public. C’est pourquoi il y porte un soin particulier dans ses spectacles, qu’il voit comme une performance entière, une plateforme pour faire passer son message.

Mais justement, qu’est-ce qu’on a à faire passer comme message quand on a 20 ans ? Eh bien, ce serait une frustration générationnelle mais surtout, un besoin de ne pas se soumettre aux règles du jeu. « Moi j’arrive, pis depuis le début j’ai mon plan A, pis je veux pas déroger de ça », raconte-t-il, comme une contestation du discours du parent qui rappelle à son enfant de se trouver un plan B et de faire comme ce que tous les autres font. Justement, ce qu’il souhaite représenter, c’est cette idée de liberté, d’aller au fond de ce qu’on propose et de s’assumer.

Émile Bilodeau part bientôt en tournée à travers la province et sera de passage à Montréal en février prochain, au Cabaret du Lion d’Or. En l’attendant, allez donc écouter son album Rites de passage: il est disponible partout!

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