Fanny Bloom

Entrevue avec Fanny Bloom | Liqueur: Création spontanée (et photos du lancement d’album)

Fanny Bloom est rendue à un point de sa carrière où on n’a plus à dire: « Hein, qui? » ou « Ah, la fille de la Patère Rose? ». Sa réputation est bien établie à la venue de son troisième album, Liqueur, qui arrive sur les tablettes ce vendredi. Elle nous raconte comment celui-ci a vu le jour en un récit de spontanéité et d’envies.

Mais d’abord, quelques photos de son lancement d’album au Artgang Plaza :


L’affirmation de Fanny Bloom

L’auteure-compositrice-interprète est agréablement surprise de sa situation à ce point-ci de sa carrière. On la dissocie de son trio La Patère Rose et elle devient une artiste à part entière qu’on prend réellement au sérieux, surtout avec sa nouvelle chevelure brune, insiste-t-elle, elle qui change de tête à chaque album, spontanément.

Son succès, c’est enfin son succès à elle. « Je pense qu’il y a eu des buzz intéressants à chaque fois, mais là, je veux pas trop m’avancer, la réponse est bonne des médias en ce moment. On me parle de l’album avec enthousiasme, ça laisse présager quelque chose de bon. Peut-être… je me croise les doigts. »

Elle nous présentait, jeudi soir au Artgang Plaza, Liqueur, ce troisième effort aux sonorités estivales, à point pour la nouvelle saison qui s’installe tranquillement. « C’était pas tout à fait calculé, mais c’est vrai que c’est plus un album pour la saison. Je pense qu’il aurait moins résonné s’il était sorti au mois d’octobre. » Sur celui-ci, elle nous raconte encore ses amours, mais d’une manière plus mature que jamais. Comme quoi on aimera toujours entendre parler d’amour.

Avec Liqueur, tant le mot que son contenu reflète une rencontre entre enfance et âge adulte. « J’adore la sonorité du mot, je trouve ça très joli. Aussi, je trouve ça l’fun de jouer sur la limite de : Est-ce que c’est une liqueur pour enfant ou est-ce que c’est une liqueur alcoolisée pour adulte? »

C’est la même chose à l’écoute. On y retrouve des sonorités dansantes, catchy et amusantes, mais on se doute que d’aucune façon un enfant aurait pu écrire les textes. « On est un peu à la croisée des chemins de sujets et des sonorités. J’ai l’impression d’être enfant et adulte à la fois. »

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Une fois, au chalet

Connaître Montréal, c’est connaître le rythme effréné auquel elle vibre. C’est aussi comprendre qu’on a parfois besoin de s’en éloigner. C’est le cas de Fanny Bloom qui se dit amoureuse de Montréal, elle qui y réside depuis 10 ans, mais qui a eu à s’isoler dans le bois pour pondre Liqueur. Elle était très bien accompagnée de TŌKINOISE, ses deux anciens collègues de La Patère Rose : Thomas Hébert et Julien Harbec. Tous deux oeuvres toujours au sein de Valaire.

Elle nous assure toutefois que l’album est le résultat de parfaite spontanéité, d’amis qui jouaient ensemble, que rien n’était calculé. « Je ne me suis pas fait de plan d’avance. J’ai laissé l’inspiration venir. Au départ, j’ai pas commencé à écrire avec les gars en me disant qu’on faisait mon troisième album. On s’est retrouvé parce que ça nous tentait. »

Le plan de la journée au chalet était le même: se lever et travailler jusqu’à ce qu’on ait une chanson au coucher. Le trio a répété le processus sur plusieurs semaines jusqu’à ce que la chanteuse réalise le produit qu’ils avaient réalisé ensemble. Ce qui aurait pu être un nouveau projet pour La Patère Rose est devenu le troisième album de Fanny Bloom. « Je pense qu’après deux mois où on s’enfermait pour écrire, je me suis rendue compte qu’on avait des chansons. J’ai donc demandé aux gars s’ils voulaient être réalisateurs et arrangeurs de mon prochain album. C’est comme ça que la limite a été établie. »

Heureusement, cette nouvelle vision n’a pas créé de froid et le travail était tout aussi harmonieux entre les trois. « Au final, j’avais quand même le dernier mot, mais j’ai vraiment le sentiment qu’on l’a fait à trois et qu’on a respecté le désir et l’envie de chacun. »

On ne s’est pas pris au sérieux. On a niaisé en masse, on a bu beaucoup, mais on a aussi beaucoup, beaucoup travaillé en restant fidèles à nos personnalités, en se respectant beaucoup là-dedans.

Ses deux premiers albums Apprentie Guerrière et Pan sont nés de méthodes plus traditionnelles. Cette nouvelle formule en nature pour le troisième lui a toutefois beaucoup plu. « Disons que ça m’a moins donné mal à la tête, un peu. J’ai pas souffert. Avec les deux autres, ça avait été plus émotionnellement impliquant. Là, je me suis impliquée en m’assurant que le bien-être restait là. C’était bien important qu’on le fasse dans le plaisir. »

Pour la suite

Avec une réponse déjà très positive, Liqueur atterrira sur les tablettes ce vendredi 9 mars. Fanny Bloom ne peut être que très fière du résultat. « Je me suis vraiment bien entourée, et les personnes qui ont travaillé avec moi durant toute cette année-là ont vraiment été là et m’ont permis de faire ce que j’avais envie de faire. Je pense que ça donne un résultat qui est l’fun. J’ose croire. »

Une fois l’album paru, l’auteure-compositrice-interprète enchaînera quelques dates de rodage, idée de se mettre les chansons dans le corps, puis elle travaillera sur une mise en scène plus complexe pour une éventuelle série de spectacles. « Je pense qu’on va s’amuser côté mise en scène! » Niveau Klô Pelgag? « Peut-être, mais à ma façon. »

En lui demandant jusqu’où elle souhaitait amener son album, Fanny Bloom ne s’enfle pas trop la tête. « Je souhaite qu’il soit entendu le plus possible. Je vais le pitcher en France en espérant que quelqu’un l’attrape au bond. Sinon, j’ai envie de jouer beaucoup. J’ai envie de festivals, j’ai envie de foules. J’ai envie aussi de partager la scène avec d’autre monde, peut-être des doublés. J’ai une chanson avec Karim Ouellet, j’haïrais pas ça faire un doublé avec lui, je l’aime beaucoup. Paupière sinon, me semble qu’on pourrait faire une belle soirée. » Des aspirations tout à fait réalisables qu’on lui souhaite de tout coeur.

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