Entrevue avec Joywave | Nouveaux horizons

Formé à Rochester (New York), les cinq membres de Joywave vivent présentement une période lumineuse de leur carrière. De passage à Montréal pour ouvrir le spectacle de The Kooks mardi passé, Sors-tu.ca en a profité pour discuter avec deux de ses membres, Daniel Armbruster (le chanteur et auteur/compositeur) et Sean Donnelly (le bassiste). Au programme: les concerts, leur premier album et l’évolution de leur musique.

Sors-tu.ca: Après cinq ans d’existence, est-ce difficile de tous rester motivés au même niveau à l’intérieur du groupe?

Daniel Armbruster: En fait, je crois que c’est assez facile parce qu’on a tous été dans des groupes depuis 2002 alors Joywave existe depuis cinq ans, mais on a échoué de nombreuses fois à faire des choses que l’on pensait que les gens voulaient de nous ou aimaient. On a eu des managers qui nous disait de faire ci ou ça, mais on était juste des jeunes de Rochester, on ne savait pas ce que l’on était sensé faire, mais ces personnes devaient le savoir, c’était eux les experts.

Mais encore, on a échoué plusieurs fois alors avec ce groupe, on a décidé de faire les choses à notre façon et si ça échouait, tant pis, au moins on avait eu du bon temps. On a créé ce que l’on voulait créer. On a vraiment vraiment eu peu de succès pendant les trois-quatre années de ce groupe, mais on était très heureux parce que les quelques personnes qui y tenaient y tenaient beaucoup.

Sors-tu.ca: Récemment, vous avez terminé votre première tournée européenne. Comment avez-vous trouvé l’expérience?

Sean Donnelly: Je sens qu’on se fait souvent poser la question à propos de ces voyages et on répond toujours « C’était merveilleux, ils étaient vraiment plaisants! », mais la taille qu’a pris notre groupe pour pouvoir aller en Europe et faire des concerts devant les gens c’est fou pour nous. Si on nous avait demandé si on aurait pu faire cela un jour, il y a deux ans, on aurait répondu non.

Daniel: En effet, c’est vraiment bizarre de se présenter sur un autre continent où on n’est jamais allé et avoir des gens qui viennent à nos spectacles. À Paris, on était le seul groupe à jouer. Il y avait certainement moins de gens qu’aux États-Unis, mais le fait qu’il y ait des gens c’était dément.

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Sors-tu.ca: Vous avez participé à plusieurs festivals d’ici dont Osheaga l’année dernière et Pop Montréal en 2010. Aimez-vous participer à ce genre d’événement? Les trouvez-vous bénéfiques pour votre carrière et la visibilité du groupe?

Daniel: Je crois que oui. Je n’aime pas jouer à l’extérieur alors je n’aime jamais cette partie, mais c’est toujours cool. Il y a toujours un moment où tu peux prendre le pouls de tes fans parce que tu es contre un autre spectacle au même moment et les gens vont décider s’ils marchent un mile vers ta scène pour te voir jouer. On jouait parmi les premiers de la journée et il y avait au-dessus de 1 000 personnes qui nous écoutaient. Ça n’aurait pas été comme cela il y a un an.

Sors-tu.ca: Quand vous êtes en spectacle, apportez-vous une touche spéciale à vos pièces?

Daniel: Oui. Tout le monde dans le groupe est vraiment bon musicien, mais les chansons sont habituellement écrites à l’avance et Sean et moi les produisons. Quand on les fait en live, elles se transforment avec le temps. Une de nos chansons sur l’album Traveling at the Speed of Light a cinq ans. Bien sûr, en cinq ans, elle est devenue très différente grâce à son incarnation sur scène. On l’a réenregistrée pour l’album de la même façon qu’on la joue en concert.

Sean: Je pense qu’il y a plusieurs morceaux sur l’album qui ont une sonorité plus « club », mais quand on les joue en live, les éléments dance sont encore présents, mais ils deviennent plus rock avec l’instrumentation et la présence des guitares sur scène.

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Sors-tu.ca: Vous avez récemment signé un contrat avec Hollywood Records. Aviez-vous peur que cela change vos habitudes de composition ou la liberté que vous aviez avec votre musique?

Daniel: En fait, ce qui est arrivé, c’est qu’on a publié la chanson appelée Tongues du mixtape que l’on a fait appelé 88888 et on a eu un million d’écoutes sur Soundcloud en quelques mois. Soudainement, des maisons de disques ont commencé à nous appeler et à nous dire « Donnez-nous quelques semaines et on va vous donner une liste de producteurs avec qui vous pourriez travailler. » Mais on se disait: « Attendez! Vous aimez cette chanson et nous l’avons fait par nous-mêmes alors ne changeons pas la formule. »

La maison de disque avec laquelle nous avons signé était différente. On leur a demandé s’ils pouvaient nous donner un budget, on ferait notre propre studio, on ferait l’album nous-mêmes et ils ont accepté. Ils n’ont rien demandé. On a seulement livré l’album et ils étaient satisfaits.

Sors-tu.ca: Dans votre album vous avez inclus les quatre chansons déjà présentes sur le EP sorti quelques mois avant. Pourquoi cette décision plutôt que d’y inclure que de nouvelles chansons?

Daniel: Les chansons de l’album ont toutes été enregistrées en même temps. Notre maison de disque voulait sortir un EP avant comme outil de découverte alors ce sont seulement les quatre premières chansons que l’on avait terminées pour l’album qui y sont.

Sean: Je pense que c’était important de le faire considérant où on en était dans notre carrière, mais de le faire encore une fois, ça ne ferait pas de sens.

Sors-tu.ca: Dans les pièces Destructions et In Clover, on peut entendre des échantillons de films de Walt Disney. Comment avez-vous réussi à les obtenir?

Daniel: Disney possède notre maison de disque alors lorsque l’on a signé avec eux, on se demandait si on pouvait prendre des samples des films classiques de Disney. Ils ne laissent pas les gens le faire. Initialement, ils ont dit non, mais le président de la compagnie de disque est venu à un de nos concerts à L.A., on a pris un verre de whisky ensemble et on lui a demandé si on pouvait prendre des samples du catalogue de Disney. Il a dit qu’il était d’accord et qu’il arrangerait cela le lundi et il l’a fait!

Sors-tu.ca: Que vouliez-vous dire à travers votre album?

Daniel: L’album est vraiment à propos de l’expérience postuniversitaire. Aux États-Unis, on a été élevé pour aller à l’université, avoir un emploi et voilà ta vie! On est allé à l’université et il n’y avait pas de travail et c’était « Oh merde, qu’est-ce qu’on fait? » Tout au long de ma vingtaine, je me demandais ce que je devais faire. L’album parle de cela, de l’idée que la vie est très différente de ce que l’on espère.

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