Entrevue avec Low Cut Connie | « On voulait vraiment donner l’impression qu’il y avait une fête dans le studio »

Formé en 2010 et acclamé dès la sortie de son premier album Get Out The Lotion l’année suivante, le duo britanno-américain Low Cut Connie est revenu avec Hi Honey, un 3e album sorti il y a quelques semaines. Sors-tu.ca a pu discuter avec Adam Weiner (pianiste) et Dan Finnemore (guitariste, batteur) de ce nouvel opus avant leur passage à Montréal à la fin du mois.

Reconnaissance et carrière

Ce n’est pas nécessairement un groupe dont on entend souvent parler, et pourtant Low Cut Connie a connu dès la sortie de son premier album un succès critique très marqué. C’est le légendaire critique américain Robert Christgau qui initiera les premiers éloges du band en 2011.

Le duo, qui avait fait son premier album de façon assez informelle a alors pris son travail plus au sérieux. S’en est suivi un deuxième opus sorti en 2012, puis à la fin d’avril de cette année 2015 la sortie de Hi Honey. Pas toujours simple de commencer sa carrière sur une si belle lancée. « Tu dois essayer encore plus fort de faire mieux à chaque fois ! » déclare Adam. Low Cut Connie a ainsi réussi à se construire une base de fans très fidèle après ses 2 premiers opus.

Dan Finnemore et Adam Weiner n’ont pas changé leur méthode de travail pour cet album, les deux écrivant toujours séparément. « On écrit juste des chansons chacun de notre côté puis on ajoute un peu de poivre et sel aux compositions après. » explique Adam. Et quand on demande au pianiste si, dans le futur, Dan et lui comptent écrire ensemble, l’ironie est de mise : « Non à vrai dire on ne s’aime pas vraiment tous les deux. »

 

Collaborations

 

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Enregistré en 10 jours l’an dernier à Brooklyn, Hi Honey a vu sa production assurée par Thomas Brenneck, qui a travaillé entre autres avec Charles Bradley, Amy Winehouse, ou encore Sharon Jones and The Dap-Kings. « C’est vraiment un génie en studio, et il a réellement monté notre jeu d’un cran. C’est un peu comme quand on dit que jouer au tennis avec quelqu’un de meilleur que soi nous permet d’être meilleurs : c’est ce qui s’est passé ici », raconte Adam

Hi Honey rassemble aussi de nombreux invités, parmi lesquels Merril Garbus de tUnE-yArDs, Greg Cartwright du groupe garage-punk Reigning Sound  ainsi que l’acteur américain Vincent Pastore (connu pour son rôle de Big Pussy dans la série The Sopranos). Tous, ou presque, sont des amis des deux musiciens qui ont accepté de participer à ce troisième effort.

Les nombreux invités et d’autres amis sont ainsi venus dans le petit studio du groupe pour l’enregistrement de certaines chansons, qui fait que l’on peut entendre du brouhaha en arrière de Shake It Little Tina par exemple, une intention qu’Adam explique « On voulait vraiment donner l’impression qu’il y avait une fête dans le studio. »

 

Entre ambiance rétro et western

Sur plusieurs titres de Hi Honey on a parfois la sensation d’entrer dans une atmosphère gospel avec les chœurs que l’on retrouve sur Who The Hell Is Tina ? ou sur Little Queen of New Orleans.

À d’autres moments, on pourrait se croire dans une bande originale d’un film de Tarantino. Dan Finnemore, qui était professeur d’études de cinéma, raconte « La chanson Diane a vraiment quelque chose de très cinématographique. Tommy Brenneck, le producteur a joué un grand rôle dans la façon dont sont tournées les chansons, et particulièrement celle-ci. Quand Adam l’a écrite, il voyait une sorte de western spaghetti. »

Le style de Low Cut Connie est en tout cas clairement inspiré de rock et de pop des années 60, les deux genres étant remis au goût du jour.

« Je suis vraiment un grand fan de musique pop, pas forcément la pop d’aujourd’hui, mais plus la pop ancienne. […] J’aime aussi le rock garage des années 60, c’est quelque chose qui m’a beaucoup influencé »,  déclare Dan. Pas étonnant donc de retrouver ces influences sur Hi Honey.

 

Originalité

lowcutconnie-pochetteSi les effluves rétro du duo se font clairement sentir, il n’en reste pas moins que ce n’est pas du copier-coller de ce qui se faisait dans les années 60. Une chose qui s’explique peut-être par les deux passés très différents de Dan et Adam. Avant l’aventure Low Cut Connie, Dan jouait dans des groupes de punk, tandis qu’Adam jouait du piano dans des bars. « Il y a des choses dans nos chansons auxquelles nous n’aurions pas forcément pensé à faire, ou inclure. Quand on met notre travail ensemble, cela donne quelque chose de très original. C’est une des raisons de pourquoi nous avons voulu travailler ensemble. »

L’originalité, on la retrouve aussi sur la pochette de l’album, qui est un cliché du célèbre photographe Anders Peterson sur laquelle on voit une femme fumer une cigarette placée entre ses doigts de pieds.  » Quand les gens pensent à un album, dans un sens ils pensent à la pochette, et il y a vraiment une union entre les deux. […] Quelque part, cette photo représentait ce qu’on voulait dire par rapport à l’album. C’est sexy, mais en même temps c’est sombre. »


 

* Low Cut Connie sera au Petit Campus le 26 mai.

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