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Entrevue avec Lulu Gainsbourg | Un premier album de compositions originales

Cela fait déjà un peu plus de 2 mois que Lulu Gainsbourg a sorti son deuxième album Lady Luck. Deuxième mais en même temps premier, puisqu’ici, le fils de Serge Gainsbourg et de Bambou présente ses propres compositions. Sors-tu.ca a donc eu l’occasion de discuter avec Lulu de ce premier essai intitulé Lady Luck.

Courtoisie de Christopher Gabello

Courtoisie de Christopher Gabello

Compositions personnelles

Il n’est pas toujours facile d’être le fils d’une célébrité. En particulier quand c’est être l’enfant de Serge Gainsbourg, véritable icône de la chanson française, et aussi grand provocateur.

Lulu Gainsbourg est le dernier enfant de Serge, qu’il a peu connu puisqu’il est décédé quand il avait 5 ans. Pour autant Lulu en a des souvenirs, ce qui lui avait donné l’envie de lui rendre hommage dans un premier album de reprises, From Gainsbourg To Lulu. Un opus sur lequel il ne se considérait lui-même « pas comme chanteur mais plus comme producteur et réalisateur ».

Après cet hommage, Lulu Gainsbourg a pris une courte pause pour se concentrer sur son 2e album de compositions originales cette fois-ci. Une volonté qu’il n’avait pas au départ. « En fait je n’avais pas cette idée de faire un album. Il y a quelques années même je ne voulais pas du tout être chanteur. Je ne pensais pas à être chanteur, même pas faire un 2e album. » C’est après avoir discuté avec un très bon ami avec lequel il avait travaillé sur From Gainsbourg To Lulu que l’idée d’un 2e opus est arrivé.

L’artiste a donc décidé de tenter sa chance avec ses propres compositions. Car il s’y connaît dans ce domaine : il a commencé le piano à 4 ans et a continué la musique jusqu’à son entrée au Berklee College of Music en 2007 pour en ressortir diplômé dans la catégorie songwriter.

 

Une rupture comme déclencheur

Mais c’est à partir d’une rupture que l’inspiration est véritablement venue à Lulu pour cet album. Malgré cela, on ne peut pas dire que Lady Luck soit particulièrement triste. «On peut dire que la rupture a été un déclencheur, vraiment ça m’a inspiré beaucoup de choses mais l’album ne parle pas que de ça »

Lulu Gainsbourg a alors composé toutes ses chansons au piano en ayant toutefois des idées bien précises de ce qu’il voulait comme accompagnement. Seulement, arrivé à Londres après ses études, il ne connaissait pas de musiciens. Il a donc fallu en chercher. « En fait je recherchais un batteur, parce que je venais de m’installer à Londres. Tous mes potes musiciens sont à New York. […] Un ami nous a mis en contact avec un gars qui connaissait un bon batteur, et il m’a dit « Voilà, ce mec-là il est vraiment très sympa, très talentueux. ». Et je lui ai dit que je recherchais aussi un bassiste et là il m’a dit « Moi je suis bassiste, est-ce qu’on peut se rencontrer ? » et en fait le mec c’était le bassiste des Babyshambles ! C’était assez sympa ! »

Du beau monde donc pour l’enregistrement, auquel se sont ajoutés Paul Turner et Derrick McKenzie de Jamiroquai rencontrés lors d’un concert.

 

Devenir chanteur

Photo de Jérôme Bonnet

Photo de Jérôme Bonnet

Comme évoqué précédemment, Lulu Gainsbourg ne se considérait pas comme chanteur pour From Gainsbourg To Lulu. Il a bien fallu qu’il le devienne pour cet album de compositions personnelles, tâche qui n’a pas été simple. « C’était un challenge, en plus je chante en anglais, je n’ai pas non plus un anglais parfait. J’ai vraiment beaucoup travaillé sur ma voix. […] Ça n’a pas été facile, mais j’ai travaillé dur, je me suis battu et j’ai réussi à peu près ce que j’ai fait quand même (rires). »

De plus Lulu Gainsbourg chante en anglais sur l’ensemble de l’album, avec un accent français plutôt marqué. Toutefois c’est en cette langue qu’il voulait s’exprimer, car il y trouvait une plus grande facilité d’exprimer ce qu’il ressentait. « L’anglais c’est du quotidien maintenant. Je vis à Londres, j’ai étudié pendant 4 ans à Boston, après j’ai vécu 2 ans à New York, donc c’est normal. »

 

Un album personnel et axé sur les femmes

Si la rupture a déclenché l’inspiration chez le musicien, son album contient beaucoup plus qu’une peine d’amour. Sa vie entière a été une source pour écrire, et il a essayé d’en faire quelque chose de plus lumineux. « Dans la généralité de l’album, je ne parle pas que de problèmes. J’ai beaucoup de chansons qui sont assez sombres, même si dans chaque chanson j’essaye de mettre un côté un peu plus joyeux à la fin, pour que ça soit musical. »

Lulu Gainsbourg rend aussi hommage à ses parents, à son père sur la très « gainsbourgienne » Destiny, et à sa mère sur l’émouvante Moushka. En plus de deux morceaux instrumentaux, sorte d’interludes dans l’album qui rappellent que l’artiste est avant tout musicien et pianiste, Lulu propose aussi des duos. Un avec Ara Starck (la fille de Philippe Starck, célèbre créateur) sur It’s Always Something, et l’autre sur The Cure avec l’actrice américaine Anne Hathaway, qui a contacté Lulu car elle avait beaucoup apprécié son premier album.

Au final Lulu Gainsbourg explique que Lady Luck est axé sur les femmes. « Dans la généralité de l’album je parle pas mal de duos avec les femmes: quand je parle de la rupture, quand je parle à ma mère. Il y a des exceptions mais en règle générale, c’est centré plus sur la femme. »

Le résultat de Lady Luck est très éclectique, l’album se ressentant comme une évolution de l’obscurité du départ vers la lumière finale, sorte de chronologie de la vie de Lulu Gainsbourg jusqu’à aujourd’hui.

Pour le moment, Lulu Gainsbourg n’a pas de dates de concert prévues au Québec. 

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