Stefie Shock

Entrevue avec Stefie Shock

Stefie Shock lançait récemment La Mécanique de l’amour, un 4e album en carrière, quatre ans et demi après son prédécesseur Les Vendredis. Sorstu.ca en a profité pour piquer une petite jasette avec l’artiste au téléphone.

Pochette de La Mécanique de l'amour (© zefa/Corbis)

« L’amour n’est pas plus présent comme sujet que sur les autres albums », admet-il d’emblée au sujet de son titre d’album. « Ça n’a jamais été un problème pour moi de parler d’amour sur des chansons rythmées. Moi, tu sais, les slows à la « Je ne t’aime plus, je te quitte », ça ne m’intéresse pas beaucoup ».

Il est vrai qu’on y retrouve une grande majorité de titres allègres et/ou dansants, ce qui n’est pas étonnant de la part de l’artiste québécois, qui compte une longue expérience de DJ à son cheminement.

Ce qui surprend, en revanche, c’est l’usage de l’anglais sur 3 pistes: Middle of a Dream (co-écrite avec Paul Cargnello), Bright Side of the Moon (qui compte sur l’apport du collègue britannique Dimitri Tikovoi) ainsi que I Dig You en pièce bonie. N’ayant nullement l’intention de faire carrière dans la langue de Shakespeare, Stefie Shock évoque plutôt un outil de plus avec lequel il n’avait encore jamais travaillé.

« L’inspiration n’était tout simplement jamais venue en anglais. Je ne compte pas en faire une habitude: ça reste que le français est ma langue maternelle, celle dans laquelle j’aime évoluer et avec laquelle j’aime jouer. Je lis beaucoup de littérature en français, donc mon français s’améliore toujours avec le temps. L’anglais a toujours fait partie de ma vie et je suis très fonctionnel en anglais, mais je n’évolue pas dans ma façon de le parler ».

Tout a commencé avec Bright Side of the Moon, que Stefie Shock avait écrite puis envoyée à Dimitri Tikovoi, celui qui a travaillé (à distance) à la réalisation des deux premiers albums. « C’était impossible pour lui de faire de même pour La Mécanique de l’amour, mais on s’est échangé beaucoup de courriels et de fichiers par Internet qui m’ont permis de construire la chanson ».

Après avoir entendu la maquette, la chanteuse du groupe électro britannique Sohodolls, Maya von Doll, a même proposé d’enregistrer une voix d’accompagnement féminine, de Londres. Même si Stefie Shock et von Doll ne se sont à ce jour jamais rencontrés face à face, c’est bel et bien ce duo vocal qui se retrouve sur la version endisquée de Bright Side of the Moon.

 

Crédit: CRILA

Reprises

Encore une fois, Stefie Shock s’est amusé à inclure une paire de reprises à ses compositions sur ce 4e disque. Après avoir repiqué Le Moustique de Joe Dassin (pour l’album hommage Salut Joe!, en 2006), voilà qu’il reprend de façon « groovy » Zobi la mouche des Négresses Vertes. « Je m’amusais d’ailleurs à les jouer les deux, l’une après l’autre, en spectacle. Elles sont d’ailleurs basées sur la même rythmique alors ç’allait bien. Mais ce n’est qu’un hasard: je n’ai aucune fascination artistique pour les insectes volants », lance-t-il en riant.

L’autre reprise en est une de Brigitte Fontaine: Dévaste-moi.  Dassin, les Négresses Vertes, Indochine (Savoure le rouge, sur Les Vendredis), Brigitte Fontaine: on peut constater une étrange tendance à inclure des reprises de chansons européennes à ses albums pourtant si québécois…

« C’est plus un hasard qu’autre chose, encore une fois. J’ai aussi fait une reprise de Charlebois (Tout écartillé), mais pas sur l’un de mes disques ».

« Je n’ai pas envie de reprendre des chansons si je ne peux pas les faire à ma façon et leur apporter quelque chose de nouveau. J’avais l’intention de reprendre une chanson de Diane Dufresne, il y a quelques années, mais ça ne fonctionnait juste pas. Il faut que ça s’agence à ton style aussi, que tu puisses la mettre à ta main ».

Il ne faudra pas attendre bien longtemps pour entendre ce nouveau matériel en spectacle puisque Stefie Shock est déjà de retour sur la route.

La rentrée montréalaise de Stefie Shock aura lieu le 14 juin 2011 au Club Soda, dans le cadre des Francofolies de Montréal. Plusieurs autres concerts sont prévus aux quatre coins du Québec de mai à mars 2012.

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