The Young Gods

Entrevue avec The Young Gods | Revoir le Québec, vingt ans après…

« Ca va faire drôle de revenir. J’ai toujours gardé un super bon souvenir, parce qu’on avait un public vraiment cool ». Comme il y a deux décennies, Franz Treichler s’enthousiasme de la venue prochaine de son groupe, The Young Gods, à Montréal, Rouyn-Noranda et Québec. À la fois intrigué et excité, le membre fondateur du reconnu trio présentera, avec Cesare Pizzi (samplers) et Bernard Trontin (batterie), des pièces du récent « Data Mirage Tangram » au public québécois.

Sans tomber dans la nostalgie, la dernière visite de The Young Gods à Montréal coïncidait avec des performances données au feu Spectrum ou aux Foufounes Électriques. « J’étais content de savoir que l’endroit existe encore. C’est pas là où l’on joue, mais je suis très curieux de voir qu’est devenue Montréal ». Franz Treichler conserve d’ailleurs un souvenir intact de sa première arrivée sur sol canadien : la grandeur du ciel. « Ça doit être un cliché mais pour un Européen, il y a quelque chose qui est différent. C’est peut-être par rapport à l’horizon parce que chez nous, en Suisse, tu as toujours des montagnes (rires) ».

Retrouver l’alchimie des débuts

Pionniers de l’électro-rock il y a près de trente ans, les Suisses ont publié en février dernier leur douzième album en carrière et le résultat ne surprend guère puisqu’il respecte cet univers expérimental qui a notamment influencé David Bowie, Tool ou encore Trent Reznor (Nine Inch Nails). « À la base The Young Gods est né grâce à la technologie, le sampler en l’occurrence. Quand c’est arrivé de manière abordable dans la fin des années 80, on a posé nos guitares et on s’est dit qu’on voulait composer avec le son, qui va être notre première matière pour former des morceaux », souligne le fondateur du groupe au téléphone.

On laisse de côté tout ce qui est la technique de la musique, la tonalité dans laquelle tu joues ou même l’accord. Le son nous donne un ton ou même, des fois, une rythmique.

Avec le retour du fondateur Cesare Pizzi derrière les machines en 2013, après une vingtaine d’années loin du circuit, la ferveur des débuts refait d’un coup surface au sein du trio. C’est d’abord au vernissage d’un ouvrage rétrospectif que le groupe se reforme, reprenant sur scène le répertoire des albums The Young Gods et L’Eau Rouge parus entre 1987 et 1988. S’en suivront alors une tournée de deux ans, puis une résidence dans le cadre du Cully Jazz qui offrira au trio l’opportunité d’improviser devant quelques curieux.

« On a accepté ça pour se botter les fesses et ça a donné des résultats au delà de ce qu’on espérait. Petit à petit, Cesare a aimé l’expérience collective de se remettre dans un groupe de musique. On s’est dit que si on voulait continuer d’exister, il fallait faire quelque chose qui correspond à qui on est maintenant, et pas faire que le répertoire du passé », précise le musicien avec calme.

Photo par Mehdi Benkler

  

La scène, un truc psychédélique sans drogues 

En parallèle de plusieurs collaborations enrichissantes, dont une brésilienne avec Nação Zumbi, l’année 2015 sonnera finalement pour The Young Gods comme celle de la genèse de Data Mirage Tangram, un album envoûtant faisant transparaître des sonorités magnétiques mixées par le reconnu Alan Moulder (Nine Inch Nails, Foals, Editors).

C’est un travail de composition collective, chacun amène un peu des sons à lui. Il y a une alchimie qui fait qu’on essaie plein de trucs. Ce qui est important, c’est que le résultat soit convainquant et qu’il nous plaise, qu’on soit content de le jouer devant les gens et de voir comment tout ça a évolué.

Parlant d’évolution, Franz Treichler ne sait d’ailleurs pas tellement à quoi s’attendre des concerts prévus dans la province. « Il y aura des gens qui nous connaissent, et qui viendront voir ce qu’on est devenu. Et il y a des gens qui vont nous découvrir, donc ça va être super intéressant. Pour ceux qui nous ne connaissent pas, on était peut-être un peu plus frontal par le passé, plus brut aussi. Mais le nouvel album est plus atmosphérique, il y a plus de couches sonores et de profondeur ».

Mais s’il y a bien une chose dont se réjouit le cinquantenaire, c’est l’étincelle de la montée sur scène qui ne faiblit pas, « ce moment où tu sens qu’il y a un échange. C’est une musique profonde qui va des fois chercher dans des sensations physiques ou dans le subconscient. C’est un peu une espèce de truc psychédélique sans la drogue (…). Quand on fait des tournées, c’est ça qu’on essaie de faire passer. »

 

Data Mirage Tandem, le nouvel album de The Young Gods, est disponible sur toutes les plateformes numériques.

Le groupe suisse sera de passage à travers le Québec pour trois dates uniques. Les billets pour le spectacle du 27 août au Ritz P.D.B (Montréal) sont à se procurer ici, ceux du 29 août au FME (Rouyn-Noranda) par là, et enfin ceux pour le 1er septembre au D’Auteuil (Québec) vers ce lien.

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