Zephram

Entrevue avec Zephram | Reprendre confiance en son art avec la formation du CASE

Le Carrefour des Arts de la Scène et de l’Entrepreneuriat (CASE) donne aux artistes et travailleurs culturels déjà formés dans leur discipline des outils performants afin qu’ils puissent vivre de leur art. Pour mieux comprendre les bénéfices que procure cette formation gratuite, Sors-tu.ca s’est entretenu avec l’un des participants de la session automnale, Hughes Brisson. Plus connu dans le milieu musical sous le nom de Zephram, cet artiste au parcours atypique revient sur cette expérience qui l’a aidé à se reconstruire.

« Je suis quelqu’un qui a eu de la difficulté à assumer le fait d’être un artiste », expose d’emblée Hughes Brisson, alias Zephram. Autant dire qu’aujourd’hui, la formation du CASE lui a offert une chose essentielle : la confiance en soi. Terminant sa formation en mars prochain, le Québécois est un baroudeur ayant parcouru les contrées d’Amérique du Nord, d’Afrique de l’Ouest, l’Asie du Sud-Est ou celles du Brésil. Là même où est puisée toute l’inspiration de ses compositions aux sonorités électro, rock, funk et afrobeat que l’on a pu découvrir sur un premier EP, Kybernetes. Des sonorités diverses qui rappellent l’originalité des pièces de grandes influences telles que Peter Gabriel ou David Byrne.

« J’ai accroché dès le début »

Ce parcours sinueux, passé au travers de phases psychédéliques, chamaniques et dépressives, l’aura finalement porté vers l’évidence que sa vocation est la musique. « Je le sais depuis que je suis très jeune, mais j’ai tout fait pour essayer de fuir, un peu par peur, parce que c’est difficile aujourd’hui d’être un artiste et de faire sa place ».

C’est avec le courage de changer le cours de sa vie que cet ancien étudiant en droit international s’inscrit donc au programme, par hasard, à l’automne dernier. C’est en effet par le biais d’un algorithme judicieux et d’une promotion ciblée sur les réseaux sociaux que l’artiste fait connaissance avec ce programme dont il ne connaissait pas l’existence. « Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, je suis allé voir les premiers cours et j’ai accroché dès le début. », affirme-t-il avec conviction. De cette formation s’ouvre dès lors un champ des possibles inimaginable pour ce féru de musique électronique autodidacte qui réapprend les joies de la collaboration après avoir produit ses pièces de façon solitaire, comme nombreux de ses camarades.

C’est ce qui a le plus évolué en moi : de vivre dans un groupe et de réapprendre à quoi cela me sert. Arriver dans un cours m’a fait énormément évoluer et m’a fait réaliser que j’ai un certain leadership et des affinités, que j’ai envie d’échanger des services avec pleins de gens.

 

Du savoir-faire au « faire savoir »

Au CASE, Hughes Brisson a appris les ficelles du métier dans une aventure qu’il juge profonde, intense et exigeante, mais assurément formatrice et utile. « On ne parle pas beaucoup de nos créations et de notre savoir-faire. La formation est vraiment axée sur le « faire savoir » qui est le cœur de la formation. Il y a des conséquences sur mon œuvre et mon travail artistique, mais c’est le résultat d’une longue réflexion approfondie qui nous porte à plonger en nous-mêmes pour vraiment être plus conscient de ce que l’on veut projeter et accomplir dans notre vie artiste, de comment le faire et dans quel but ».

Ainsi, des trois projets initiaux qui comprenaient Tranducer, AirMason et Zephram, seul le dernier subsistera. « C’est le cœur de la chose. Je réalise que même si je fais une musique assez originale et que ça peut s’adresser à des publics assez différents, je pense que c’est plus pratique de me présenter sous un seul nom », précise l’artiste qui dévoilera courant 2019 deux démos originales, l’une en anglais et l’autre en français pour atteindre tous les marchés.

Collaborer, maître mot pour tout artiste émergent

Au sein d’un groupe d’artistes de toutes origines, tous âges et toutes disciplines, de fabuleuses collaborations peuvent naître à tout moment pour Zephram : « Le fait que le cours est très intense et profond, on crée une relation et des amitiés. Il y en a certaines qui sont déjà éveillées et d’autres qui se débloquent dans le futur ». Hughes Brisson a ainsi réalisé que produire sa musique, avec fierté, par soi-même peut toutefois mener à l’échec, à l’image de son premier EP.

« Je ne savais plus comment faire après ça et en discutant avec du monde, le contenu du cours m’a fait comprendre que c’était une erreur de parcours de nous avoir fait croire que les artistes pouvaient tout faire par eux-mêmes : c’est trop lourd, ça devient trop long et finalement, ceux qui réussissent, sont l’exception plutôt que la règle. On devient submergé dans ces affaires de communications et de marketing qui sont des expertises respectables qui prennent du temps, et dans tout ça on tue un peu l’expertise de gens qui pourraient nous aider. »

Après quelques mois au CASE, Hughes Brisson tire donc un bilan plus que positif de son expérience. « Je suis moins dans le doute, dans l’insécurité et la fragilité de subir un échec qui me ramènerait à une ancienne vie qui m’a causé de la pression. » Grâce à cette formation, l’homme qui se cache derrière Zephram balaye désormais d’une main ferme les péripéties du passé: « Un artiste a besoin de s’exprimer parce qu’il sent qu’il a quelque chose en lui. C’est ça qu’il faut faire, malgré les difficultés. Avec deux échecs en plus, je serai retourné dans mes autres compétences mais la formation me confirme que j’ai fais les bons choix et que c’est une vocation. »

Pour plus d’informations au sujet du CASE et ses formations pour artistes, rendez-vous ici.

Pour suivre Zephram sur son site officiel, c’est par ici.


* Cet article a été rédigé en collaboration avec le Carrefour des Arts de la Scène et de l’Entrepreneuriat (CASE)

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