20 ANS SANS JOBIM

Entrevue | Emma Frank, introspection d’un moment

L’appel du chant n’est pas venu par surprise pour Emma Frank. Cette artiste native de Boston baigne dans la musique depuis sa jeunesse. Venue à Montréal en 2006 pour entreprendre des études à l’Université McGill en littérature, elle s’y forge une bulle créatrice et un réseau de contacts dont elle ne peut plus se passer. Et on doit le dire, c’est ici que son rêve de carrière est devenu réalité.

La voix de Emma Frank est particulière. Profonde et sensuelle, elle est parfaite pour le style adopté par l’artiste, soit le jazz. Ce genre musical s’est présenté un peu par hasard chez la jeune femme, longtemps influencée par les choix musicaux de sa mère et des chansons pratiquées lors de ses cours de chants. Avec sa professeure, l’improvisation était de mise, ce qui a permis à Frank de découvrir une façon différente d’utiliser sa voix et de s’approprier les chansons.

À travers ces expériences formatrices et révélatrices, Frank a acquis les bases de son art. Son premier album, For Being Apart (2o14), fût très apprécié par la critique et avec son deuxième album The People We’re Becoming (2015), elle espère plaire autant avec 11 nouvelles pièces originales. Les morceaux composés par l’artiste renvoient à ses propres expériences et tentent de s’inscrire dans une démarche personnelle et introspective. « Je me suis établi un but avec cet album. Je voulais trouver des mots qui pourraient aider mon sens de l’ouverture et de l’acceptation et qui pourrait m’aider à grandir plutôt que des mots qui me garderaient prise dans des sentiments négatifs ».

Photo par M-A Mongrain

Photo par M-A Mongrain

C’est grâce à cela qu’elle a réussi à produire un album avec une touche d’espoir malgré les thèmes plutôt sombres qu’elle y aborde. « Dans la composition de mes chansons, je cherchais des choses [positives] que je voudrais me répéter sans cesse et qui, j’espérais, pourraient aussi aider d’autres personnes. Je crois que l’on retrouve déjà beaucoup de négativité autour de nous, mais c’est davantage une façon d’en prendre conscience et d’essayer de trouver une certaine sagesse dans tout cela ».

Plusieurs inspirations façonnent son univers musical comme la musique vocale et le travail d’instrumentalistes tournés vers les solos et l’improvisation. C’est à travers cette attirance pour ce type de performance que le jazz s’est finalement imposé à elle comme le style à adopter.

Aussi, de nombreux rapprochements ont été faits à propos de sa ressemblance stylistique et vocale avec Joni Mitchell. Pourtant, ce n’est qu’après ces comparaisons qu’elle y a découvert une source d’inspiration nouvelle. « Je crois qu’il est difficile de ne pas être influencée par Joni Mitchell, donc c’est logique que les gens la considèrent comme une influence pour moi, même si ce ne l’était pas directement. »

Pour la voir ou la découvrir en spectacle, Emma Frank lancera son nouvel album The People We’re Becoming ce soir (mardi 28 avril) au Café Résonance, et elle sera en spectacle le 7 juin 2015 au Centre Segal et à L’Astral le 27 juin 2015 dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal.

Photo par M-A Mongrain

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