Whitehorse

Entrevue et lancement | Whitehorse lance Éphémère sans repère

Le talentueux duo Canadien formé de Luke Doucet et Melissa McClelland était de passage à Montréal pour présenter leur 3e album, Éphémère sans repère, un EP exclusivement francophone toujours dans un rock folk bien à eux. Le couple, autant sur scène que dans la vraie vie, présentait donc le 8 avril ce nouveau projet au grand plaisir du public québécois, venu remplir le Verre Bouteille. Sors-tu.ca y était. Retour et entrevue avec le duo.

Vers un univers francophone

Alors qu’ils rêvaient d’aller plus souvent en Europe, le duo Whitehorse se voyait confronter à des obstacles financiers ou d’horaires avant de prendre conscience que le Québec était là, tout près. C’est pour ce public qu’ils ont travaillé avec Pierre Marchand afin de traduire quelques pièces et les offrir aux québécois.

Il a bien sûr fallu un moment d’adaptation, « ça fait des années qu’on chante ces chansons en anglais et qu’on est familier avec elles. Les paroles ne sont pas traduites directement alors il faut les réapprendre et réapprendre le sens de celles-ci. » Lors du lancement, ils nous ont tout de même offert quelques-unes de leur pièce dans leur langue originale, dont Jane, Passenger 24 et Radiator Blues.

Mais, le duo maîtrise bien la langue francophone. En entrevue, Luke répond en français et son épouse comprend parfaitement mais s’exprime mieux en anglais. Nous nous sommes donc entretenus dans les deux langues. Pour l’instant « écrire des chansons en français est intimidant » explique Luke pour de futurs projets en français, mais Melissa ajoute que c’est envisageable.

Chose certaine, l’EP, qui contient majoritairement des traductions issues de leurs précédents albums, n’est que le début francophone de Whitehorse. Il y a d’ailleurs une pièce écrite et traduite spécialement pour le public d’ici. « Nous n’avons pas sorti Le Cadeau en anglais, c’est une exclusivité francophone, d’où le titre, tout comme le Canadien errant. »

D’impressionnants musiciens

Véritable couple orchestre, Luke et Melissa ne se contentent pas d’interpréter leurs pièces accompagnés de musiciens. Ils s’échangent guitares acoustiques et électriques, elle joue du clavier et il s’occupe de la batterie, ils ajoutent quelques instruments simples comme des maracasses ou un tambourin et chantent tout deux de leurs voix uniques et justes.

Ils nous offrent aussi diversité et créativité, quand par exemple Melissa chante dans un téléphone pour sonner vintage, qu’ils reproduisent des sons avec une pédale loop ou que Luke distorsionne volontairement le son de sa guitare devant le haut-parleur. Il faut être habiles pour offrir ce genre de performance, parfois essoufflante, mais impressionnante pour le public.

Les nombreux déplacements et changements d’instruments ont d’ailleurs créé un petit moment de confusion cocasse à la dernière chanson, alors que Melissa a visiblement oublié de passer sa guitare à Luke. « On a tellement pratiqué les chansons en français, qu’on a oublié ceux en anglais ! » lance-t-elle en riant au public.

À deux

Leur complicité sur scène est indéniable, en parfaite harmonie, ils chantent souvent ensemble devant le même micro et s’échangent sourires et regards amoureux. « Luke était le producteur de mon premier album. On avait donc déjà travaillé ensemble avant d’être un couple et on a vécu 10 ans de carrière solo même si on faisait parfois des tournées ou des enregistrements ensemble. On était vraiment prêts pour Whitehorse, pour créer ensemble et je crois qu’on le fait très bien », raconte Melissa.

« Ça m’inspire tellement dans la musique. Mon approche artistique, d’écriture, ma vision en studio ou sur scène était très solitaire avant. Maintenant, tout n’est plus seulement sur mes épaules et c’est pareil pour Luke. C’est un élément inspirant d’être ensemble et je me rends compte que c’est beaucoup plus émotif. »

Le couple est donc épanoui, autant d’un point de vue professionnel que personnel. Luke et Melissa seront de retour au Québec, entres autres au Festival International de Jazz de Montréal et souhaite continuer à explorer l’avenue francophone, même s’ils travaillent sur un nouvel album en anglais.

D’ici là, leur plus beau projet se trouvait avec eux sur scène… dans le ventre de Melissa.  « Je vous donne un peu trop de détails, mais ce bébé à été conçu ici, au Québec. C’est une province sexy! » confie-t-elle sur scène.  C’est donc un bel avenir québécois qui se présente pour Whitehorse.

Événements à venir

Vos commentaires