Entrevue | Féfé discute de ses projets futurs et annonce sa présence à Montréal en février 2014

Certains le connaissent comme étant un ancien membre du groupe rap Saïan Supa Crew, mais pour d’autres il est Féfé ou Fe2. De passage à Montréal pour quelques jours, Sors-tu.ca a profité de l’occasion pour discuter avec lui de sa carrière solo, mais aussi de son plus récent album, Le charme des premiers jours, et de ses futurs projets en musique.  

Photo par Pierre Bourgault

Photo par Pierre Bourgault

Après son premier opus, Jeune à la retraite, paru en 2009, le deuxième effort de Féfé a vu le jour l’été dernier. Il avait d’ailleurs profité de son passage aux Francofolies pour présenter quelques-unes de ses pièces.

Même avec le succès de ses expériences passées, la sortie de son deuxième album solo n’est pas reposante pour autant. « Ça représente toujours un départ à zéro. À chaque fois. On doit toujours prouver pourquoi on est là, essayer d’intéresser les gens. C’est tout un défi! »

Comment son expérience avec Saïan Supa Crew peut-elle lui être utile dans sa carrière solo? Il répond tout simplement : « Ça me permet d’aborder ce deuxième album de manière sereine et de continuer à mener ma barque… »

Les textes des chansons issues de l’album Le charme des premiers jours trouvent leur inspiration dans plusieurs facettes de la vie du rappeur.

Si certaines touchent à sa vie familiale, d’autres ont plutôt un caractère politique. L’ère Sarkozy, en France, a beaucoup inspiré Féfé. « Je trouve mon inspiration un peu dans tout ce qui m’entoure sur le moment. Chaque album représente des moments de ma vie que j’essaie de figer. C’est aussi des moments de l’époque dans laquelle je me retrouve. »

Pour la sortie de ce deuxième album, au Québec, Karim Ouellet a joint sa voix à celle de Féfé pour le remix de la pièce Parodie. Suite à cette collaboration, le Français ne dirait pas non à collaborer une fois de plus avec le jeune renard, mais aussi avec Biz, de Loco Locass. À suivre…

Guitares, percussions et prochain album

Photo par Pierre Bourgault

Photo par Pierre Bourgault

Depuis le début de sa carrière solo, Féfé semble prendre goût aux différents instruments qui se retrouvent autour de lui. La guitare, notamment, est devenue une alliée importante lorsque vient le temps de composer des chansons.

« Disons que la guitare a ouvert mes oreilles. J’ai l’impression de mieux entendre les choses, quoi! Je compose un peu plus comme un songwritter, c’est-à-dire, avec ma guitare, tout simplement. Je suis en train de faire mes mélodies et même mes textes de rap, je les compose comme des chansons. »

Après une tentative infructueuse à la basse, du moins, selon ses dires, Féfé ne dirait pas non aux percussions. Son prochain album pourrait alors être l’occasion idéale de tenter sa chance, puisque pour ce troisième album solo, il souhaite explorer les sonorités africaines.

« Depuis le premier album, je me suis promis que le troisième serait africain. Parce que je le sens, parce que j’en ai besoin et que je veux toucher à ça. Mais attention, je n’ai pas envie de faire un album world. Je ne vais pas arriver habillé de façon traditionnelle. Je cherche à être moi. Et moi, je suis né en France et mes parents sont du Nigeria, alors je vais essayer de montrer cette synthèse. »

D’ailleurs, si jamais tout son matériel ne tenait pas sur un seul album, il serait fort possible qu’il en fasse deux ou trois dans la même lignée.

Le « problème » de Féfé, selon Féfé

Photo par Pierre Bourgault

Photo par Pierre Bourgault

Si on lui demande de résumer son œuvre en une seule de ses chansons, attention, la tâche est loin d’être simple, voire même impossible! « C’est dur de me réduire à une seule chanson… Ça dépend des jours. Mon vrai problème, c’est que pour moi, ce n’est pas un problème de mélanger des styles de musique. »

Issu de parents nigériens, mais né en France, Féfé dit que ça fait de lui même un bâtard culturel. « J’aime bien dire ça. Aussi, j’ai été élevé avec du son américain et anglo-saxon, alors c’est exactement ce que je fais. J’essaie de faire de la musique qui groove avec des paroles écrites en français, comme le ferait un chansonnier français typique. J’essaie de rendre ça normal de chanter et rapper. Pour moi, ça doit l’être. »

Si sur les albums il mélange les genres, sur scène, il passe aisément de chanteur à animateur de foule en un temps record. Lors d’une prestation de Féfé, personne n’est assis, tout le monde participe. « Depuis la première fois où j’ai mis les pieds sur scène, j’ai toujours eu ce besoin d’aller chercher les gens. Avant, j’étais MC dans des soirées sur Paris, alors j’ai l’habitude de parler à la foule, de la faire danser, vibrer. J’ai toujours gardé ce côté-là en moi. »

Il y a de fortes chances que Féfé puisse une fois de plus user de son charme pour conquérir le cœur des Montréalais, avec toute l’énergie qu’il dégage sur scène, lors d’un prochain passage dans la métropole. Le spectacle devrait avoir lieu en février prochain, mais la date reste encore à confirmer.

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