Fitz & the Tantrums

Entrevue: Fitz & the Tantrums veulent vous faire danser

Fitz & the Tantrums s’amène à Montréal pour un concert le 25 janvier prochain.

En vue de leur spectacle, qui se tiendra au Petit Campus, Sorstu.ca a eu l’occasion de s’entretenir par téléphone avec Michael Fitzpatrick, le leader de Fitz & the Tantrums, alors qu’il se trouvait en Californie.

Fitz nous a parlé – en français, de surcroît – de ses influences, des débuts du groupe, de sa relation sur scène avec Noelle Scaggs, et de ce à quoi on peut s’attendre en vue de leur spectacle à Montréal.


Fitz & the Tantrums est un groupe californien de musique soul, s’inspirant des classiques de Motown, Stax et Philly.

Sur l’album Pickin Up The Pieces (sorti en septembre 2010), Fitz (de son vrai nom Michael Fitzpatrick) chante ses propres textes, à la fois sincères et cinglants, sur des mélodies infectieuses.

Celui que l’on a surnommé le « Daryl Hall de la nouvelle génération » est accompagné au chant de Noelle Scaggs, une jeune femme dont la voix chaude et puissante se marie parfaitement à celle du chanteur.

Accompagnés de James King au sax, Joseph Karnes à la basse, John Wicks à la batterie et Jeremy Ruzumna aux claviers, Fitz et Noelle nous entraînent dans un univers musical envoûtant, qui ne laisse personne indifférent, et qui incite à se lancer sur la piste de danse.

« Les trois mots qui sont souvent utilisés pour décrire notre musique sont ‘Soul Indie Pop’, et ça ne me gêne pas comme étiquette, lance-t-il. Nous voulons que lorsque les gens viennent nous voir, ils s’amusent, ils chantent avec nous, qu’ils dansent surtout».



Le renouveau de la soul

Avec les Amy Winehouse, Duffy, Cee Lo Green et autres nombreux artistes qui donnent un air de jeunesse à la musique soul depuis quelques années, on peut se demander quelle est la raison qui nous ramène vers ce son. Selon Fitz, c’est une forme de recherche d’authenticité, de quelque chose de vrai dans la musique – loin des voix « auto-tunées » et autres effets électroniques -, qui expliquerait peut-être ce regain d’intérêt envers la musique soul.

« Je crois que cette période de la musique, de Motown et Stax, était sincère et avait du cœur. Il s’agit de l’une de mes périodes préférées en terme d’écriture de chansons. C’est un genre de musique qui a un vrai pouvoir de durabilité».

Pourtant, ce n’est pas ce genre de musique qui jouait à la maison des Fitzpatrick.

« Mon père et ma mère adorent l’opéra et les symphonies, et c’est tout ce que mon père nous a laissé écouter dans la maison. La seule chose que je pouvais négocier avec ma mère, c’était en chemin pour l’école, dans la voiture le matin, je pouvais mettre la station des « oldies ». Et c’est
là que j’ai été introduit à ce genre de musique ».

« J’adore les voix, les harmonies. J’ai vite été fasciné par cette période de la musique. Et plus vieux, quand j’ai compris comment on écrivait une chanson, je suis retourné vers ce genre de musique, et enfin, plus tard, lorsque je suis devenu un nerd de studio et que j’ai compris comment on travaillait le son, j’ai été encore plus fasciné par cette ère musicale, car j’adore le son de ces enregistrements».



La découverte de l’orgue et l’absence des guitares

Chanteur et producteur depuis des années, c’est en 2008 que Fitz met la main sur un orgue d’église, pour 50$, et le soir même de l’achat, seul chez lui, avec personne pour l’entendre et le juger, il expérimente sur l’orgue, et compose en quelques minutes la chanson Breakin The Chains of Love.

Ce fut une révélation.

« Un vrai moment de magie. On espère que toutes les chansons s’écrivent aussi vite, mais ce n’est pas toujours le cas. »

« J’ai chanté toute ma vie, mais jusqu’à ce moment-là, je n’avais jamais eu le sentiment d’avoir vraiment trouvé ma voix. J’étais seul, il était minuit, et dès que j’ai commencé à chanter de cette manière, j’ai eu immédiatement l’impression d’être authentique. Dès que j’ai eu fini de jouer, j’ai su ce que je voulais. Premièrement, j’avais trouvé la direction musicale que je souhaitais ».

« Je voulais avoir des saxophones. Deuxièmement, je voulais avoir une femme qui chante à mes côtés, avec des harmonies et des chœurs. Et troisièmement, je désirais que le projet se fasse sans guitares ».

Selon Fitz, la guitare est trop souvent utilisée, et il désirait se mettre au défi de créer quelque chose de contemporain, de pertinent et qui possède un son immense sans cet instrument.

Toutefois, il ne se ferme à rien, et si une chanson commande un solo de guitare (comme par exemple la pièce We Don’t Need Love Songs tirée du EP Songs For a BreakUp, Vol. 1 que le groupe a lancé en 2009), alors il en inclut un. C’est la chanson qui détermine le genre d’instrument utilisé, et le musicien répond aux demandes de la composition.


« Chaque chanson a une propre vie. Quand tu commences à écrire, souvent tu l’entends dans ta tête, tu as une idée, tu veux que ça soit comme ÇA, mais en bout de ligne, c’est la chanson qui te dira ce qu’elle veut être. Tu peux alors te battre contre elle, ou tu peux laisser la chanson te guider. Ça devient une sorte de relation symbiotique entre toi et la chanson. »

C’est son vieil ami (et saxophoniste du groupe) James King qui présenta Noelle Scaggs à Fitz. Immédiatement il y eut chimie entre les deux.

« Du contraste de nos timbres de voix naît une tension et une complémentarité. Noelle possède un grand charisme. Sur scène, elle fait sortir le meilleur de moi-même, et j’espère faire la même chose pour elle, et je trouve qu’il n’y a pas beaucoup de groupes actuellement où un homme et une femme chantent. Notre répartie est dans l’esprit de Ike et Tina Turner. Lorsque les gens nous voient performer, c’est quelque chose qu’ils n’ont pas vu depuis longtemps, et ça leur procure une expérience assez spéciale, je crois. »


« Noelle a des idées incroyables pour les chansons. J’avais écrit la musique et le refrain de la chanson Pickin’ Up The Pieces, mais pas les couplets. La chanson est restée des mois sur l’ordinateur, car je n’arrivais pas à la compléter. J’avais essayé plusieurs idées, en vain. Je l’ai donc fait entendre à Noelle, et trois minutes plus tard elle a trouvé les couplets. Ce fut un vrai moment de magie entre nous deux. »

« C’est un réel échange, elle a constamment des idées, et en fait c’est un échange entre tous les membres du groupe. »



Au Petit Campus en janvier!

Alors, à quoi ressemblera leur spectacle du 25 janvier au Petit Campus de Montréal?

« Vous allez vous amuser, et on va vous forcer à participer avec nous. Ce n’est pas le genre de spectacle où le public reste debout et ne fait que regarder. On veut s’amuser. Moi et Noelle encourageons les gens à s’amuser. Nous avons remarqué, après avoir fait tant de tournée, que
dans bien des cas, simplement, tout ce qu’il faut faire c’est de donner la permission aux gens de se détendre un peu et de s’amuser… ou de danser!»

Vos commentaires