Entrevue humour | Simon Leblanc et la science du rodage

Présentement en rodage pour son premier one-man show au Théâtre Ste-Catherine, Simon Leblanc travaille sur un spectacle pour se faire plaisir avant tout. L’humoriste ne se met pas de barrière et mise sur sa vision de « gars de région » pour raconter ses expériences. Retour et entrevue sur son nouveau matériel.

Photo par Manon Boquen

Photo par Manon Boquen

Pour Simon Leblanc, monter un spectacle, « c’est comme une expérience de laboratoire : tu arrives soir après soir avec ton matériel, tu affines des petits détails, tu les travailles et tu analyses les résultats. C’est vraiment comme une réaction chimique ou comme bâtir une petite machine. »

 

Un genre unique

On peut facilement comparer le rythme et la voix de Simon Leblanc au style de Louis-José Houde, ou sa façon de raconter à celle de Fred Pellerin. Mais l’humoriste a un style bien à lui et arrive à se dissocier des idées préconçues.

Il est d’avis que « ces comparaisons sont naturelles. Quand les gens commencent à observer quelqu’un, ils ne peuvent faire autrement que de chercher des lieux communs pour juger. Mais, après un spectacle entier, les comparaisons finissent par tomber. »

Originaire de la Gaspésie, l’humoriste s’inspire directement de sa nouvelle vie à Montréal dans l’écriture de son spectacle. « J’ai le privilège de venir de région et d’avoir un point de vue différent sur ce que les gens vivent tous les jours à Montréal », explique-t-il. Le trafic, le métro ou encore le stationnement, bref des thèmes déjà exploités en humour, mais livrés avec une aisance, et un regard bien particulier, une formule très efficace pour Simon Leblanc.

Photo par Manon Boquen.

Photo par Manon Boquen.

L’humour et le contact humain

« C’est un exercice de point de vue ; je n’ai pas vraiment de direction artistique, il n’y a pas de moment où je me suis dit je vais essayer telle ou telle chose. Je me lance, puis je raconte ce qui me tente », confie l’humoriste.

Il a d’ailleurs une habileté incomparable pour laisser l’impression qu’il jase avec chaque personne du public. Un talent qu’il dit avoir développé lors de ses débuts dans le milieu de l’improvisation et qui lui permet d’expérimenter sur scène.

L’humoriste adore le lien avec les gens, c’est en gardant cet aspect en tête qu’il évolue vers une forme d’humour qui s’approche plus du stand-up que de l’anecdote.

Simon Leblanc décrit son spectacle comme « assez bloqué présentement, pour bien maitriser mon matériel avant tout. Je vais me donner plus de latitude quand le show va être bien écrit et plus consistant. » L’équilibre entre le conteur et l’humoriste reste encore à stabiliser, mais est somme toute bien dosé.

Ce que Simon Leblanc présente en rodage donne une bonne idée des changements qu’il apporte à son humour présentement. Entre anecdotes et observations légèrement choquantes, notamment dans un très bon numéro comparant l’école Calixa-Lavallée et une école privée de Sherbrooke ou lorsqu’il aborde le sujet du métro « où tous les gens frustrés se réfugient comme des rats et se retrouvent pognés entre un Afghan et un Japonais », l’humoriste prend un chemin qui lui réussira, sans aucun doute.

* Simon Leblanc sera en rodage au Théâre Ste-Catherine jusqu’au 28 mars 2015 pour son one-man show.

Événements à venir

Vos commentaires