Motel Raphael

Entrevue | Motel Raphaël lance Cable TV

Motel Raphaël, c’est de la pop, girly à souhait. La formation se balade dans la métropole à bord d’une mini fourgonnette rose Barbie portant l’enseigne du groupe. Mais c’est important de noter que Motel Raphaël transcende le fifille.

Certes, on y traite de peines d’amour, de relation de couple, mais, alors que bien des chanteuses pop s’apitoient sur leur sort, les trois chanteuses de Motel Raphaël semblent avoir appris de ces expériences malheureuses. Sur leur premier album, Cable TV, elles racontent dix belles histoires dont les paroles, très touchantes, sont au cœur de leur œuvre. Nous nous sommes entretenus avec Emily Skahan (l’une des) chanteuses du septuor montréalais.

C’est quoi Motel Raphaël ?
C’est de la musique pop de fille, mais on aime dire que c’est du pop qui prend l’auditeur au sérieux. On sait que dans la musique pop il y a des formules, que tout le monde utilise pour écrire leurs chansons, l’idée c’est de présenter la formule avec une suggestion différente. Donc, c’est de la musique pop qui essaie de se présenter d’une manière nouvelle et féminine.

Pourquoi Motel Raphaël ? Pourquoi ce nom-là (rappelant l’institution montréalaise, qui après avoir fermé ses portes en 2009, a été la proie des flammes en 2011)?
Au début, c’était Clara qui était vraiment vendue sur le nom. Pour moi il n’était pas question que je nomme mon groupe comme ça Yikes! Ouache! On est tellement pas de même! Clara et moi on était deux filles qui viennent de l’Ouest-de-l’Île et qui chantaient avec des guitares sèches, acoustiques, c’était de la musique vraiment folk. Quand on a commencé, ce nom-là c’était juste drôle pour nous. C’est le contraire de nous, un peu comme les Barenaked Ladies, Motel Raphaël c’est un groupe de filles qui ne sont vraiment pas du genre à habiter le Motel Raphaël! Mais c’est un beau nom, si t’es pas montréalais, et tu entends ce nom-là c’est beau, ça sonne bien, ça rime et c’est féminin. C’est pour ça qu’on a choisi ce nom-là.

Motel Raphaël, c’est des filles qui chantent principalement pour des filles. Mais qui sont les filles qui vous inspirent?
Il y en a tellement! Ces jours-ci on adore Taylor Swift les trois, c’est ce qui joue dans notre maison quand on nettoie… on est les fans #1 de Taylor Swift. On écoute aussi beaucoup de Haim, on les adore et il y a beaucoup de ressemblance avec ce qu’on fait. Moi j’aime vraiment First Aid Kit qui vient de passer à Montréal. Iggy Azalia est vraiment cool aussi. Mais on a tellement d’influences différentes… C’est sûr que Fleetwood Mac et The Cranberries sont des groupes auxquels les gens nous comparent quand ils entendent notre musique, quand ils entendent les harmonies.

Vos chansons traitent de peine d’amour, mais avec beaucoup d’espoir. Quels sont les artistes qui vous aident à vous relever?
J’ai trouvé beaucoup de force dans la musique de Beyoncé. Ça, c’est une femme forte! Il n’y a pas de façon de contester ça, c’est vraiment une force de la nature cette femme-là! Il y en tellement… Alicia Keys, elle a tellement de positivité dans sa musique. Tegan & Sara, quand Maya était jeune, c’était juste cela qu’elle écoutait et c’était vraiment un rêve qui est devenu réalité quand on a ouvert pour elles il y a quelques semaines.

Justement, vous avez récemment ouvert pour Tegan & Sara, ça n’avait pas l’air planifié d’avance, comment est-ce que ça s’est produit?
On a de très bons gérants et on avait exprimé le désir de faire ce show-là et Tegan & Sara ont entendu notre musique et elles ont vraiment aimé ça. Il y a quelqu’un qui leur a donné notre musique! Merci! C’était vraiment une soirée malade. C’était comme le meilleur jour de ma vie. C’était notre première performance au Métropolis, et notre première performance dans une salle aussi grande! Il y avait comme mille personnes… C’était une très belle soirée, on a vraiment aimé ça et on est vraiment chanceux d’avoir pu faire ce show-là!

On croit comprendre que vous écrivez toutes les trois (avec Clara et Maya)? Est-ce que c’est pour cela que les genres varient autant d’une pièce à l’autre?
Chaque chanson commence quelque part, même si on les écrit toutes ensemble, c’est sur qu’il y en a que c’est moi qui amène et d’autres que c’est Clara et ensuite on travaille dessus toutes les trois ensemble. Mais, on l’entend aussi que les styles sont très différents d’une chanson à l’autre et sur le prochain disque qu’on va faire, ça va être un son pas mal plus cohésif. Parce que ce CD-là, c’est dix chansons que ça fait quand même plus de deux ans qu’on joue. Donc il y a eu une grosse évolution, Jameson et London sont nos deux plus vieilles chansons sur le CD et la plus récente c’est The Things You Should Have Said. Sur celle-là, si tu écoutes les paroles, le style et les harmonies et le fait qu’on est vraiment les trois également partagées sur cette chanson-là, c’est vraiment la direction dans laquelle on s’en va et ça donne un indice à l’auditeur de ce à quoi s’attendre pour le prochain album.

Sur Cable TV il y a une version de Ghost en français. Pourquoi avoir traduit une chanson?
Est-ce que c’est quelque chose que vous pensez continuer à faire dans le futur?
Je l’espère! En fait, il y a peut-être une autre chanson qui va sortir bilingue…

Votre lancement aura lieu vendredi prochain (le 13 juin à La Vitrola), et l’album sera en vente mardi (le 10 juin), comment vous vous sentez?
On est tellement soulagées! On prévoyait sortir l’album en novembre (2013) parce qu’on a commencé à l’enregistrer en mai 2013. Ça a été un processus trois fois plus long qu’on pensait que ça allait être. On a eu du management vraiment génial au milieu de la dernière année avec Union Label Group et donc le processus est devenu beaucoup plus officiel, plus professionnel et plus grand. Leur vision était juste plus énorme que la nôtre! Nous on était vraiment heureuses de juste mettre ça sur bandcamp et dire that’s it that’s all!, mais je suis très heureuse de la manière dont les choses se sont produites, on a tellement une belle équipe avec nous et grâce aux shows qu’on a faits ce printemps, on a comme une vague de nouvelles fans, des jeunes filles qui écoutent notre musique et qui s’identifient vraiment à nous. Le processus a été long, mais ça a vraiment valu la peine et j’ai adoré le voyage.

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