Entrevue Perez | Du nouveau dans l’électro pop française

La French Touch, c’est pas une expression qui est tombée du ciel! Les Français sont les maîtres incontestés de l’électro, de ces rythmes synthétiques-kitsch qui nous rappellent l’époque du toupette crêpé mais qui malgré ces réminiscences de fashion faux-pas, ont un je-ne-sais-quoi d’irrésistible, voire addictif. La musique du Bordelais Perez, s’inscrit très bien dans ce répertoire French touch, qui donne un second souffle à la vibe 80’s de façon si léchée qu’on a d’autre choix que de se laisser prendre au jeu. Sors-tu.ca a eu l’occasion de jaser avec l’artiste au téléphone.

Le jeune musicien a discuté avec nous de son tout récent album Saltos qui est disponible sur le marché depuis vendredi dernier. Sa relationniste nous met en contact avec lui, une voix calme et posée se fait entendre au bout du fil. De son prénom Julien, Perez nous explique qu’il est excité de la sortie de son album, « qu’après toute l’énergie et l’amour investie dans Saltos, j’espère que les gens vont aimer ça », nous dit-il.

Aujourd’hui citoyen de la ville lumière, il a commencé à faire de la musique vers l’âge de 14-15 ans à Bordeaux. À notre plus grand étonnement, il nous a expliqué qu’à l’époque, il chantait dans un band de musique hardcore nommé Metronome Charisma: « J’aime l’intensité de cette musique », s’exclame-t-il en ricanant. C’est alors qu’on a compris la sensibilité et la polyvalence du musicien.

 Il a poursuivi son ascension musicale vers le pop rock et le disco rock. Il fut d’ailleurs membre du groupe Adam Kesher.

(Perez, c’est le gars au clavier)

« En vieillissant, je sortais dans les clubs et j’ai commencé à écouter un peu plus d’électro. » Il a dès lors développé une sensibilité pour la pop, qui selon lui, est une façon pertinente de faire de la musique en 2015. Perez enchaîne en disant qu’il est tout a fait possible de faire de la pop et de la mixer avec de la musique alternative.

« Il ne devrait pas y avoir une barrière si définie entre les styles musicaux ». Les influences de Julien Perez sont très diverses. Sa musique est influencée par le glam rock du groupe britannique Pulp (notamment pour les mélodies ET les textes), les chansons presque parlées de Gainsbourg et les airs fleurs bleues de Christophe.

Saltos

Après 4 ans de travail, son premier projet en français est enfin né. « Sur mon album, j’ai essayé d’aborder des thèmes qui appartiennent surtout à la culture pop, les superhéros, l’amour ou par exemple la sexualité ». Il dit aimer jouer avec les mots de façon à créer un aspect très ludique à sa musique. « J’aime les chansons d’amour, je trouve ça très cool les histoires d’amour déçu et de désir ardent ». Il a continué en insistant sur le fait que bien-sûr, ses textes sont forcément inspirés de son quotidien mais qu’il veille à conserver une distance entre ses expériences personnelle, sa vie et ses textes. « Je ne veux pas que ma musique soit mon journal intime », dit Perez.

Sur Saltos (album de 12 chansons) les rythmes intenses, presque agressifs, co-habitent avec des histoires chantées. Il va sans dire que Perez a un côté très théâtral que l’on retrouve dans ses morceaux pop-sombre et dans ses vidéoclips.

« Je fais avancer la mélodie et la musique en même temps, en interaction ;  j’écris un peu les paroles, j’expérimente les paroles sur la mélodie et vice-versa, un peu comme on étudie la musique au cinéma ».

Sur certaines pièces comme dans Les vacances continuent, il nous rappelle musicalement l’excellent duo montréalais Chromeo. Esthétiquement, le réalisateur Yann Gonzalez a recréé une ambiance digne des films d’horreur gore des années 1980, en mettant en scène une jeune femme assassinant violemment ses partenaires sexuels. « On voulait vraiment créer un clash entre les paroles et le vidéoclip », dit Perez.

La chanson et le vidéoclips sont juste parfaits :

Ahhh, chers cousins français, en plus d’avoir le bon vin, les fromages et les châteaux, vous avez aussi l’électro!

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