Festival Accès Asie

Festival Accès Asie 2018 | Un mois pour s’enrichir de la culture asiatique

Trop peu d’événements nous permet d’avoir accès à la grande diversité de la culture asiatique sur ce vaste continent qui s’étend entre la Perse et le Japon. Le Festival Accès Asie, qui en est à sa 23e édition, nous offre cette possibilité de découvertes en musique, danse, arts visuels, littérature, nouveaux médias, même art culinaire. Et ça dure tout le mois de mai!

Le cabaret du Lion d’Or, où s’est tenu le lancement du festival, vibrait déjà au son de la musique du projet Golestan qui sera présenté dans son entièreté le 18 mai à la Sala Rossa sur Saint-Laurent. Golestan est un mot perse qui signifie « jardin de fleurs ». Le concert se veut un hommage au peuple rom dont l’histoire l’a fait traverser l’Asie depuis l’Inde, en s’imprégnant au passage de la musique persane, syrienne, moldave et bien sûr indienne.

Crédit photo: Peter Graham

Des instruments de musique avec lesquels nous ne sommes pas familiers, comme le oud (cordes) de Nazih Borish et le tombak (percussion iranienne) de Ziya Tabassian, sont à découvrir à ce concert qui fera place également à l’alto du Syrien Omar Abou Afach, et à l’accordéon tsigane moldave de Sergiu Popa s’inspirant des styles juifs, turcs, russes, serbes et bulgares. La danseuse multidisciplinaire Marina Salonga, d’origine philippine mais ayant grandi en Californie, sera de la partie avec des improvisations dansées de style Tzigane fusion.

Le porte-parole du Festival Accès Asie cette année est le comédien Mikhail Ahooja, né d’un père indien et d’une mère québécoise. Le français, l’anglais et le punjabi ont été pour lui les langues courantes à la maison, à quoi s’ajoutaient en jouant au hockey dans la ruelle des accents allant de l’espagnol, de l’hindi, de l’arabe, du cantonnais au vietnamien.

« C’est la meilleure occasion pour moi aussi, dit Mikhail Ahooja, de découvrir la culture de toutes ces communautés. Comme j’ai grandi ici et que mon père est passablement américanisé, ayant habité les trois-quarts de sa vie en Amérique, ce festival est une fenêtre pour moi. Je me mets sur un pied d’égalité avec tous les Montréalais qui souvent ne connaissent pas grand-chose à ces cultures-là. J’espère être touché et étonné par tous ces spectacles venus d’aussi loin. »

Crédit photo: Andréanne Gauthier

Le comédien de 31 ans, diplômé du Conservatoire d’art dramatique en 2010, et que l’on a pu voir au théâtre dans La mort d’un commis voyageur, La divine illusion et Roméo et Juliette, pour ne citer que ces pièces à succès, est un modèle d’ouverture. Il aimerait tout voir du festival, mais doit se plier aux aléas du tournage de son émission pour adolescents sur VRAK, avant celui d’une nouvelle télésérie écrite par Chantal Cadieux, Une autre histoire à ICI Radio-Canada Télé où il jouera le fils de Marina Orsini, elle-même d’origine italienne.

Dans le programme du festival, une brochure en fait, renfermant pas moins de 20 événements à ne pas manquer, Mikhail Ahooja écrit : « J’aime Montréal. J’aime ses accents, ses odeurs, sa culture, sa beauté, sa laideur. J’aime son cosmopolitisme, sa mixité. Il n’y a rien de mieux que l’art pour rapprocher les peuples, car sa poésie est un langage universel ».

L’événement coïncide avec le Mois du patrimoine asiatique au Canada qui signifie plus qu’on ne pourrait le croire à première vue. Même les nouveaux médias seront représentés dans un spectacle gratuit à Oboro intitulé Orchestre sauvage de sons inédits et manipulés avec soin, une installation performative de l’artiste Chittakone Thirakul. Il s’agit d’un orchestre automatique de claviers transformés, de sons enfantins modifiés appuyés par des sonorités organiques avec une amplification modifiée par l’artiste.

Parmi ce qui est à ne pas manquer, il y a Strings of Romance le 12 mai à la Salle Bourgie du Musée des beaux-arts de Montréal, avec le sitariste de réputation internationale Shujaat Khan, accompagné par deux joueurs de tabla. Il y a Triangle courbé le 19 à la Maison de la culture du Plateau Mont-Royal où danse traditionnelle et danse contemporaine se rencontreront. Il y a encore Perles d’ailleurs au Gesù le 24, avec ses deux ateliers de danses persanes donnés le lendemain par la grande artiste Helia Bandeh.

Ce vent d’Asie regorge de petits et de grands événements avec matière à s’enrichir de nos différences culturelles pendant tout un mois, soit jusqu’au Jam de clôture le 27 mai au Garage.

« En plus de toutes ces découvertes asiatiques à portée de main, tient à ajouter le porte-parole Mikhail Ahooja, j’ai très hâte au souper gastronomique afghan ». Carrefour d’échanges artistiques riches depuis des milliers d’années, l’Afghanistan, situé au cœur de l’Asie centrale, se laissera déguster le 13 mai au nouveau restaurant Fenêtre sur Kaboul de la rue Rachel Est.

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