Diana Krall

Festival de Jazz de Montréal 2014 – Jour 4 | Diana Krall sur la Place des Festivals

Il y avait longtemps qu’on avait vu autant de gens sur la Place des Festivals. Ça refoulait tout au nord de la rue Sainte-Catherine pour le retour tant attendu de la très populaire Diana Krall, qui venait écrire un nouveau chapitre de son incroyable histoire d’amour avec le Festival de Jazz de Montréal.

Le FIJM ne manque pas une occasion de nous le rappeler fièrement : la carrière de Diana Krall a été propulsée par le Festival de Jazz de Montréal. La chanteuse britanno-colombienne doit une fière chandelle à l’événement québécois, et c’est donc tout à fait logique qu’elle choisisse un concert extérieur gratuit sur la Place des Festivals pour boucler la boucle de sa tournée Glad Rag Doll, en attendant la venue d’un prochain album, prévu pour le 9 septembre.

On voit déjà un peu où elle s’en va avec ce nouveau disque, produit par David Foster. On y retrouvera des reprises de chansons populaires des années 1960 à aujourd’hui ; des titres qui ont influencé l’artiste à ses débuts. Le titre ?  Wallflower. Comme la chanson de Bob Dylan, qu’elle a d’ailleurs reprise vers la fin du spectacle.

Ce n’était pas son seul emprunt au vaste répertoire de Dylan, d’ailleurs : ajoutez-y la très bonne Simple Twist of Fate et le classique parmi les classiques Subterranean Homesick Blues à la toute fin du spectacle, au rappel, en compagnie du mari Elvis Costello, qui est venu ajouter son immense grain de talent à la scène déjà bien remplie de savoir-faire musical.

Photo par Shanti Loiselle.

Photo par Shanti Loiselle.

 

Band de feu

Ce n’était pas exactement le même concert que celui proposé à Montréal au début de cette même tournée. Ses musiciens, entre autres, n’étaient pas tous les mêmes.  On y comptait notamment l’illustre Marc Ribot à la guitare électrique, lui qui a travaillé sur l’album mais dont la présence en concert aux côtés de Krall est plus exceptionnelle.

Ribot est reconnu en grande partie pour son travail auprès de Tom Waits, et inutile de dire que l’occasion était belle pour que Diana Krall ressorte sa reprise de Temptation (de Waits) qu’elle avait enregistrée pour son album The Girl In The Other Room, en 2004.   C’est à Marc Ribot que l’on doit l’une des trames de guitare sur la version originale de cette chanson parue en 1987 sur l’album Frank’s Wild Years de Tom Waits, et l’excentrique guitariste s’en est donné à coeur joie sur la scène du quartier des spectacles, s’adonnant à un solo de guitare endiablé, typiquement Ribot. Mais le violoniste Stuart Duncan n’allait pas s’en laisser imposer : il a répliqué avec un solo tout aussi électrisant.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il y avait du talent au pied carré sur la scène. Quand Elvis Costello s’est joint à la bande pour Ophelia et Whispering Pines – deux chansons de The Band – sa voix si singulière s’est « marié » (jeu de mots intentionnel) à celle de Krall, créant un moment de pure merveille.

« Salut chérie, on dirait que ça fait trois ans qu’on ne s’est pas vus… », lance-t-il en séducteur à sa bien-aimée derrière le piano.

Il y a de ces moments qui ressortent du lot, qui sont mémorables et uniques, et le concert de Diana Krall en regorgeait. Ses musiciens y étaient pour beaucoup, mais sa présence décontractée, son sens de l’humour et son charisme indéniable sont autant de valeurs sûres, tout comme, bien entendu, sa voix suave et son jeu de piano élégant.

Un très beau spectacle offert par la chouchou du jazz-pop au Québec.

 

Grille de chansons

When The Curtain Comes Down
We Just Couldn’t Say Goodbye
Ain’t No Sweet Man
Just Like A Butterfly That’s Caught In The Rain
You Know – I Know Ev’rything’s Made For Love
Let It Rain
Temptation (reprise de Tom Waits)
Let’s Face The Music And Dance
A Man Needs A Maid/Heart Of Gold (reprises de Neil Young)
I’m Gonna Sit Right Down And Write Myself A Letter (reprise de Fats Waller)
Simple Twist Of Fate (reprise de Bob Dylan)
Sunny Side Of The Street (standard des années 1930)
Just You, Just Me
Boulevard Of Broken Dreams
Wallflower (reprise de Bob Dylan)
I’m A Little Mixed Up

Rappel
Ophelia (reprise de The Band) – avec Elvis Costello
Whispering Pines (reprise de The Band) – avec Elvis Costello
Subterranean Homesick Blues (reprise de Bob Dylan) – avec Elvis Costello

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