Pantha du Prince

Festival de jazz de Montréal 2016 – Jour 5 | Pantha du Prince et son conte maléfique au Métropolis

Ce dimanche au Metropolis se produisait le band Pantha du Prince dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal. Tout droit venus d’Allemagne, les trois comparses ont livré une prestation des plus magique, féerique et ténébreuse à la fois.

C’est dans un Metropolis quasi vide que la techno berlinoise de Pantha du Prince a résonné pendant près d’une heure et demie. Un show digne d’un film d’horreur dont la musique jouée ce soir en été la bande originale sonore.

Les prémisses de l’horreur

Autant le dire de suite, cette performance live de Pantha du Prince n’avait rien, mais vraiment rien de jazzy. On a cherché, mais en vain.

A peine les lumières éteintes, la fumée envahit le stage. Les trois musiciens entrent en scène et le film peut commencer. Tous vêtus d’une longue camisole noire, l’ambiance est pesante, comme une impression de marche funèbre. Trois projecteurs s’allument simultanément au dessus de chacun, se reflétant sur leur miroir circulaire porté sur leur front. La mise en scène claque, on s’y croirait.

Le cauchemar peut commencer

Il est 22h, il fait noir. Le chemin de croix peut d’ores et déjà commencer. Les premières notes retentissent et nous entrons dans la forêt désenchantée berlinoise. Les pas se font lourds comme cette techno si particulière à Pantha du Prince.

Pas un brin de lumière à l’horizon, juste une frontale en guise de lumière pour se guider. Plus les minutes passent, plus le rythme s’accélère et la basse de fond s’alourdit. Une première demie heure éprouvante psychologiquement.

Photo par Benoit Rousseau / FIJM.

Photo par Benoit Rousseau / FIJM.

Les miroirs frontaux tombent et laissent place à des masques argentés. Les mains se font moites et la pression artérielle augmente. Les beats par minutes eux aussi s’intensifient. Les sens auditifs et visuels sont eux bien heureux d’assister à un tel show. Tout en grâce et volupté horrifiantes. Les instruments live permettent d’autant plus de réalisme. Tout est live, même les voix qui donnent une magie terrifiante à cette techno berlinoise si particulière et rude.

Photo par Benoit Rousseau / FIJM.

Photo par Benoit Rousseau / FIJM.

La forêt enchantée

Après l’illusion d’éclairs et d’orages avec les stroboscopes, vient la lumière. Les sons de xylophones se font entendre et les multiples ampoules dressées sur pied s’allument. Comme un espoir de fin de périple au cœur de cette forêt lugubre et ténébreuse. L’espoir renaît et la noirceur du film s’estompe peu à peu pour laisser place à une forêt enchantée. Les sourires sur les visages réapparaissent eux aussi.

Ce live de Pantha du Prince aura été une expérience sensationnelle. Un voyage sonore et visuel de grande qualité. Une force musicale unique qui, si vous laissez travailler votre imagination, vous transportera forcément au travers d’un conte maléfique.

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