Stephane Wrembel

Festival de Jazz de Montréal 2018 | Stephane Wrembel et l’esprit Django

Il suffit d’avoir vécu une scène de Vicky Cristina Barcelona ou Midnight in Paris pour connaître Stephane Wrembel. Connu pour avoir composé des trames musicales pour ces films réalisés par Woody Allen, le Français jouera ce samedi pour la première fois son riche répertoire au Festival International de Jazz de Montréal (FIJM). Une occasion de le rencontrer et comprendre mieux son approche artistique.

Dans la salle de presse du FIJM, Stephane Wrembel, un café à la main, attend patiemment sur les divans avant de nous recevoir. Venu tout droit des Etats-Unis, plus précisément de New York, le guitariste français apprécie sa première expérience au Festival avant de rallier Trois-Rivières et Québec ces prochains jours.

« C’est génial ! Je suis dans un hôtel à deux pas de là et je passe une semaine extraordinaire », précise celui qui prendra possession samedi, à 20h, la scène Club Jazz Casino de Montréal à la place SNC-Lavalin. Une expérience qu’il veut spontanée, s’adaptant même au public, à la salle et à l’ambiance du moment comme à chacune de ses représentations. « Je n’ai jamais de setlist, précise-t-il. Chaque concert est différent. C’est comme quand tu as un restaurant et que tu vas au marché, tu construis ton menu en fonction des produits frais et qui travaille dans tes cuisines. »

 

Un parcours fait de rencontres et de voyages

Avant de rejoindre le FIJM pour y distiller ses compositions éclectiques, Stephane Wrembel aura fréquenté l’American School Music de Paris et la prestigieuse Berklee College of Music à Boston avant de vivre à New-York. De cet environnement entouré de musiciens, il garde, entre scolarité et riches rencontres, des souvenirs contrastés :

J’ai eu accès à de la formation un peu plus rigoureuse au niveau de l’harmonie et du rythme, mais pas assez. Les écoles, c’est toujours limité mais ça permet de rencontrer des gens, de te mettre dans une certaine dynamique.

L’artiste s’est donc construit à travers sa formation mais aussi par les voyages en Afrique, en Inde ou dans le berceau du swing qu’est la Nouvelle-Orléans. Guitariste depuis son adolescence, Wrembel a embrassé l’instrument à cordes en parallèle d’un piano dont il n’ignore pas l’existence par la pratique intensive d’œuvres classiques de Mozart, Schumann et Chopin. Avec un concert de classique à la clé? « Peut-être, mais je n’ai pas vraiment de but avec le piano pour l’instant », nous confie le musicien. La raison? Il déploie son énergie à 100% pour un projet de guitare tenu secret qui s’enregistre en octobre prochain. « Ça prend tout mon espace mental… »

 

Vivre dans l’ombre ou la lumière de Django

À l’instar des pianistes cités, le guitariste Django Reinhardt joue un rôle important dans la carrière de Stephane Wrembel. En janvier 2018, il sortait d’ailleurs la troisième pièce d’un triptyque consacré au guitariste de jazz manouche décédé en 1953. Avec The Django Experiment III, les classiques du guitariste sont revisités sous un angle différent, à la sauce new-yorkaise. « Comme j’aime Django, je me suis dit que tous les ans j’allais lui faire un tribute ».

Très souvent les médias catégorisent la musique de Wrembel comme du jazz manouche pour faciliter les codes de compréhension, mais le Français réfute ce raccourci. Si le musicien ne se limite pas à la musique de son illustre modèle, c’est qu’il le considère surtout comme une source d’ouverture comme l’est Bach aux claviers :

Tu peux vivre dans son ombre ou sa lumière. Quand tu vis dans l’ombre, tu prends la manifestation de cette chose et tu essaies de la garder la plus proche. Quand tu vis dans la lumière, tu essaies de voir ce qui a créé cette force et, plutôt que de copier le résultat, tu tentes de te brancher et faire la même démarche en arrivant à quelque chose de différent.

 

« Je réagis bien à l’image »

En vivant dans la lumière, l’approche de Wrembel a probablement nourri chez lui cette passion pour la composition de musique de film qu’il relie au mouvement impressionniste venu de chez lui, à Fontainebleau. De cette manière, l’artiste a pu embarquer avec l’aide d’un agent spécialisé dans l’équipe de Woody Allen sur les bandes originales des films Vicky Cristina Barcelona et Midnight in Paris avec la chanson Bistro Fada.

Et à l’avenir ? « Quelqu’un m’a dit qu’il avait un film pour moi. J’attends de voir ce que cela va être, se réjouit-il. Je laisse les choses venir… »

En attendant de voir les choses venir, l’occasion est belle de découvrir Stephane Wrembel au FIJM. Il sera sur scène samedi prochain à 20h sur la Club Jazz Casino de Montréal à la place SNC-Lavalin!

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