+LIVE+

Festival d’été de Québec – Jour 8 | Soirée de nostalgie pour les X avec Live et Moist

Il fût un temps où non seulement MusiquePlus existait, mais le poste de télé en question faisait jouer des vidéoclips de musique. Il fût aussi un temps où les radios parlées de Québec ne faisaient pas que parler mais faisaient également jouer des chansons. Cette époque bénie fût celle aussi où le rock alternatif de radio a connu ses beaux jours. Ça tombe bien pour les X et autres nostalgiques: deux des grandes vedettes de l’époque étaient programmées à la nouvelle Place George-V pour un jeudi soir sous les nuages. Et aussi la pluie.


Moist

Le groupe de David Usher se présente sans artifice sur le coup de 20h et ne perd pas de temps pour gagner la foule avec le succès de 1996, Tangerine. Ne disposant que d’une heure devant eux, les musiciens vont enfiler leurs succès des années 90 sans trop de pauses. Usher va quand même s’adresser à la foule en français à quelques reprises (bonne fête, Jeff!) mais il n’y aura pas de grandes envolées verbales. Et c’est tant mieux ainsi.

À part Black Black Heart, de la discographie solo du chanteur, Moist se concentre sur ses pièces qui ont fait les belles années du secondaire de la majorité de la foule présente. Difficile de bouder son plaisir sur la très bonne Silver. La balade Gasoline a aussi fait lever la foule. Et on va se le dire, Resurrection et Believe Me sont des pièces d’anthologie de l’après-grunge.

Le meilleur moment reste quand même la toujours efficace Push. En fin de programme, This Shrieking Love aura eu le droit à quelques twists funky: le riff principal de Enter Sandman (insérez ici votre joke préférée de Metallica et de la ville de Québec) est venu briser le rythme avant d’être suivie par un couplet et un refrain de Billie Jean.

Mais il faut se le dire, malgré l’ajout d’un deuxième guitariste, le son de Moist reste quand même terriblement accessible au grand public. Un peu plus d’énergie et de distortion aurait été préférable. Mais au final, le charisme du chanteur et la nostalgie auront comblé le public. Et après tout, il n’y a pas de mal à être les Coldplay du rock alternatif canadien.

 

+LIVE+

Après avoir eu droit à la grande scène des Plaines en 2006, +LIVE+ devait cette fois-ci se contenter de la deuxième scène du festival. Apparemment, il y avait une diva ou quelque chose sur les Plaines. Mais contrairement à la prestation d’il y a 13 ans, les Américains n’avaient pas de nouvel album à proposer. Non, que leurs vieux succès. Et une ou deux surprises.

Pile à l’heure, le quatuor, accompagné d’un percussionniste et d’une talentueux guitariste arrivent sur scène au son d’un jam funky et quelque peu douteux. Après une minute sans trop savoir ce qui se passe, les folies cessent et le programme démarre avec All Over You. Québec est de nouveau en 1994 (mais sans les Nordiques). On reste toujours dans la même année avec Selling The Drama, succès aussi tiré du plus grand album du groupe, Throwing Copper.

Ed Kowalczyk prend ensuite une pause pour remercier le public et annoncer que cette tournée a été préparée pour célébrer les 25 ans de l’album en question. S’ensuit un autre immense succès… de REM. Eh oui, il semble que Losing My Religion ne soit pas encore totalement brûlée. Mais pour être honnête, le timbre de voix parfait de Kowalczyk a vraiment permis une performance impeccable de la chanson que même REM jouait sur le pilote automatique en fin de carrière. Rien d’original ici, mais un beau moment fédérateur de festival.

Mais en général, +LIVE+ fait plaisir à son public. Les hits sont joués un après l’autre: The Dolphin’s Cry, The Distance, I Alone et autres. Et comme le font beaucoup d’artistes au FEQ à chaque année, la beauté de la ville de Québec sera vantée sur scène. Bien que Kowalczyk semble vraiment penser ce qu’il dit sur Québec, personne ne peut le contredire lorsqu’il dit que vivre ici n’est peut-être pas la meilleure chose au monde en janvier… sur ces bons mots, le groupe enchaine Shit Towne en hommage à leur propre bled de Pennsylvanie. Un peu d’humour ne fait jamais mal.

Quelque part au travers cet élan de nostalgie, rien de moins que Paint It Black des Rolling Stones (groupe émergent, ils sont en tournée en ce moment. Vous devriez y jeter un oeil), est jouée. Pour une fois, le percussionniste de tournée semble avoir sa raison d’être. Mais pour un vrai moment qui brasse, il faudra attendre Lakini’s Juice. Et bien que la pluie soit pour de bon de la partie, le chanteur ira se promener dans la foule pour l’avant rappel avec I Alone et White, Discussion.

Probablement à cause du mauvais temps, le rappel ne se fait pas du tout attendre. Kowalczyk revient seule à la guitare pour deux balades bien efficaces: Overcome et Turn My head. Le groupe complet le rejoint pour Run to the Water. Sans surprise, les plus braves (il pleuvait vraiment) auront eu droit au clou du spectacle avec bien sûr Lightning Crashes, en guise de conclusion. Heureusement pour le principal intéressé que la foule avait encore envie de chanter. On sentait que la voix commençait à faire défaut mais la foule a pu faire sa part sur le refrain. Malgré ce léger faux pas, il faut admettre que le groupe a livré la marchandise digne des souvenirs de 2006… ou du secondaire pour la plupart.

À noter que +LIVE+ fera partie de la tournée nostalgie « Summersault Tour » avec Our Lady Peace et Bush. Mais ils y seront seulement pour les spectacles de Montréal et Ottawa.

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