Festival LVL UP

Festival LVL UP 2019 – Jour 1 | Intime et prometteur

Le festival LVL UP a entamé sa première édition hier à l’Annexe3 de la Salle André-Mathieu, à Laval. L’offre se veut dynamique et novatrice: complémenter l’art visuel et la musique urbaine (rap, hip-hop et R&B). Malgré le public restreint, LVL UP s’avère être un festival prometteur, proposant déjà une programmation de taille.

LaF, Fouki, Koriass et même Ms. Lauryn Hill et J. Balvin: le diffuseur [co]motion, derrière le festival, s’est équipé pour en mettre plein la vue aux amateurs de musique, du 19 au 22 septembre. Les organisateurs s’en sont fait une mission. Déjà, la salle André-Mathieu du Collège Montmorency nous accueille avec des projections (signées Jonathan Gagnon, Philippe Labrie et Jacob Lacasse, de l’UQÀM) et de la musique, nous donnant un certain avant-goût de ce qui se déroule à l’intérieur.

Différentes installations d’art visuel et numérique sont exposées à travers l’accueil de la salle, ajoutant une vivacité au festival, en plus de donner une vitrine pertinente pour les artistes émergents et des étudiants en art. On retiendra particulièrement frequencies (light quanta) de Nicolas Bernier, une oeuvre composée de 100 plaques transparentes s’animant lorsque de la lumière passe au travers. Paroles photoniques de Philippe Dubost a aussi attiré l’attention. Cette oeuvre est décrite comme un «cadavre exquis de lumière» où le public est invité à contribuer en écrivant dans ce cadavre exquis.

frequencies (light quanta) de Nicolas Bernier

Exposant des propositions de plusieurs styles, le festival gagnerait davantage à élargir le nombre d’oeuvres exposées durant une soirée. Celles présentées jeudi suscitait un réel engouement de la part des festivaliers, qui s’amusaient notamment avec les oeuvres interactives, pouvant parfois même bénéficier de commentaires de la part de bénévoles.

En musique (et en avance)

Une foule s’est formée pour accueillir Sarahmée, qui, largement en contrôle de sa prestation, a décidé de mettre le paquet, se permettant de nombreuses blagues, notamment sur la timidité du public, qu’elle trouvait silencieux. Accompagnée de danseuses, Sarahmée a su mettre le ton à un festival qui venait à peine de commencer. Le Torontois DJ UNPIER assurait l’ambiance durant les intermissions.

Puis, avec une avance sur le programme affiché, Zach Zoya s’est emparé de la scène et a proposé un spectacle empreint d’assurance. Ayant parfois quelques chansons se terminant abruptement, l’artiste de Rouyn-Noranda a pu toutefois plaire au public présent en proposant des chansons inédites, à paraître sous peu.

Puis, toujours en avance sur le programme publié, Koriass est apparu sur scène. Le clou du spectacle a su augmenter le plaisir ressenti lors de la soirée. Plusieurs membres de la foule, fort majoritairement composé de jeunes adultes et d’adolescents, connaissaient évidemment les paroles de nombreuses chansons. Ces jeunes ont pu admirer les nombreuses oeuvres visuelles de VJ Vino, qui accompagnait Koriass sur scène avec différents styles et effets.

Infatigable, Koriass a enchaîné ses plus grands succès en plus de proposer un rappel assez bien garni, présentant notamment une chanson a cappella et acceptant  même une demande spéciale du public. C’est ainsi que l’artiste nommé pour 7 Félix au prochain gala de l’ADISQ a décidé de chanter Love Suprême. «C’est rare que j’aie une demande aussi spécifique», a-t-il admis à la petite foule, foule qu’il a qualifié d’«intime».

Là était la principale anicroche de cette première soirée: la foule, composée de 100 personnes au grand maximum, était assez espacée dans l’ANNEXE3, provoquant un inconfort apparent chez tous les artistes, qui se sont tous permis des commentaires durant les pauses, en plus de proposer à maintes reprises au public de se rapprocher. De manière plus frontale, Koriass s’est permis quelques remarques (comme «Vous êtes pas pire mais vous êtes pas prêts» ou «Êtes-vous endormis, Laval?») afin de provoquer un auditoire souvent tiède.

Force est d’admettre qu’il n’y a rien de surprenant en ce qui a trait à la grosseur du public: nonobstant les têtes d’affiche, le festival en est à ses premiers balbutiements, n’a pas encore un public fidèle et stable. Il est indubitable que le festival, qui est somme toute très prometteur, saura gagner en popularité aux cours des prochaines années. Le festival LVL UP, par sa formule astucieuse, colorée et moderne, gagne à se faire connaître davantage, en plus de répondre à un besoin criant en ce qui a trait à l’offre de musique urbaine dans Montréal et ses environs. Ne faut-il pas oublier de dire que le festival est facilement accessible: à quelques pas du métro Montmorency, la Place Bell et la Salle André-Mathieu ne sont qu’à 5 minutes l’un de l’autre.

La première édition du LVL UP LAB se poursuit ce soir (Fouki, LaF, Marie-Gold, Qualité Motel), samedi (Ms. Lauryn Hill, Tizzo, White-B) et dimanche (J. Balvin). Le festival propose des spectacles gratuits et des spectacles payants, en salle ou à l’extérieur. Toutes les informations sur la programmation et les billets se retrouvent sur le site internet du Festival.

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